Une soixantaine de mères sont actuellement incarcérées avec leur enfant à la Maison centrale (MC) d’Antanimora, contre la moitié tout au plus il y a quelques années, de source auprès d’un responsable de cet établissement pénitentiaire.
Même si les femmes détenues avec leur enfant en bas âge, entre un mois et 5 ans, ne représentent qu’une infime partie de la population carcérale, à la Maison centrale d’Antanimora, leur nombre ne cesse de grimper et a même doublé en quelques années.
Et d’après les explications, certaines d’entre elles ont accouché derrière les barreaux et plus de la moitié allaite encore leurs enfants. Cette situation s’explique par le fait que ces enfants ont encore besoin de la présence de leurs mères. Actuellement, 26 enfants sont hébergés par les sœurs du centre d’accueil Saint Maurice à Avaradoha, jusqu’à l’âge de 5 ans, c’est-à-dire après la période de sevrage.
« Nous leur offrons autant que possible un environnement préscolaire stable et bienveillant, loin de la réalité carcérale », a confié la sœur responsable du centre. Du lundi au vendredi, ces enfants sont pris en charge au centre avant d’être ramenés auprès de leur mère respective en prison durant le weekend. Et il en est ainsi jusqu’à la libération de leurs mères. Il arrive toutefois qu’une fois libérée, la mère n’ait pas encore une situation familiale stable, alors les sœurs gardent l’enfant durant quelque temps.
Dans le cas, la mère se trouve encore en prison, alors que l’enfant a dépassé l’âge de 5 ans, le juge des enfants le confie à d’autres centres d’accueil qui prennent en charge des adolescents issus des familles vulnérables. Cela à l’exemple du centre Avoko qui se trouve à Ambohidratrimo. En effet, il arrive parfois que les mères soient condamnées à perpétuité.
La Fondation Axian à la rescousse
Dans la continuité de ses actions en faveur des communautés les plus vulnérables, la Fondation Axian a fait un don de PPN et de couvertures au centre Saint-Maurice hier. Cela en collaboration avec la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) qui a également remis des produits essentiels à ces enfants.
« Cette action est avant tout un acte de solidarité envers les enfants qui méritent de grandir dans la dignité et jouir de leurs droits fondamentaux », a souligné la Community relations manager de la Fondation, Jessica Razakamanatsoa à la remise de ce don.
« A travers notre acte, nous espérons faire tache d’huile afin que d’autres bienfaiteurs puissent soutenir le centre dans sa noble mission », a indiqué de son côté le Directeur partenariat public privé de la CUA, Lovasoa Raherimaniraka.
Sera R.