La Banky Foiben’i Madagasikara (BFM) modernise le système monétaire national. La BFM a lancé hier à l’Hôtel de Ville Analakely, la phase expérimentale de l’« e-Ariary », une monnaie digitale émise par la BFM elle-même, en vue de réduire l’utilisation du cash, promouvoir les paiements numériques et renforcer l’inclusion financière.
Le Gouverneur de la BFM, Aivo Andrianarivelo, a précisé que « L’e-Ariary n’est pas là pour remplacer les solutions de mobile money. Au contraire, il vient les compléter ».
« Moins de billets en circulation signifie moins de coûts pour la BFM, et moins de risques de corruption ou de pertes dans les transactions », explique-t-il. Il rappelle
que le billet de 100 Ariary coûte plus cher à imprimer que sa valeur réelle et que les espèces ont une durée de vie de seulement six mois.
« Cette monnaie numérique, émise par la BFM, sera utilisable par tous les citoyens dans leurs portefeuilles électroniques, pour effectuer des paiements ou des transferts », assure le gouverneur de la BFM. Elle devrait surtout permettre de sécuriser les transactions, limiter les interventions humaines et éviter les pertes de recettes publiques, notamment dans le paiement des services administratifs.
Ce projet pilote mobilise principalement les établissements de monnaie électronique, les banques et les institutions de microfinance. Parmi les acteurs impliqués dans cette première phase, la BMOI, la PAMF, Airtel Money Madagascar, MVola, l’AFG Bank, la BOA et BGFI Bank.
Côté usagers, plusieurs entités publiques et privées ont été sélectionnées pour expérimenter l’e-Ariary. Il s’agit notamment de la direction générale du Trésor (DGT), la direction générale des Impôts (DGI), l’ACEP, CPP System, le marché FMTA à Anosibe, la Jirama ainsi que la Mutuelle de Santé. Leur participation permettra d’évaluer les usages concrets de cette innovation dans différents secteurs d’activité.
Valider les choix techniques
La directrice de l’Innovation et de la Transformation digitale de la BFM, Amboara Fifaliana Ramanalinarivo, a détaillé le processus.
«L’expérimentation durera dix mois. Les six premiers seront consacrés à l’intégration technique avec les intermédiaires financiers. A partir du septième mois, des cas d’usage seront testés sur le terrain, incluant des paiements simples, mais aussi des transferts ciblés de subventions», a-t-elle explicité.
L’objectif est de valider les choix techniques et d’évaluer l’impact réel de l’e-Ariary sur l’économie. La BFM veut s’assurer de sa faisabilité, de sa sécurité et de sa complémentarité avec les systèmes existants avant tout déploiement national.
Enfin, le lancement de l’e-Ariary a été marqué par une note créative : la remise de prix du concours de logo. Plus de 300 propositions ont été reçues, et c’est Timoty Razafindravonjy qui a remporté le premier prix, symbolisant ainsi l’entrée de Madagascar dans l’ère de la monnaie digitale.
Par ailleurs, la BFM prépare un événement majeur : la célébration du centenaire de la monnaie nationale malgache, prévue l’an prochain. Un rendez-vous symbolique qui pourrait coïncider avec le lancement officiel de l’e-Ariary.
Arh.