Face à face entre députés et gouvernement: sur une note de satisfaction

Le face-à-face de deux jours entre le gouvernement et les députés, a débuté sur une note de satisfaction exprimée par la majorité des parlementaires, présents hier à Tsimbazaza, concernant le rapport d’activités de l’Exécutif, détaillé par le Premier ministre, Christian Ntsay, malgré une série de plaintes et de revendications émanant des élus.

Après deux années d’attente depuis 2023, les députés de Madagas­car ont enfin l’occasion de de­mander des comptes au gouvernement, lors d’un face à face, conformément à l’article 102 de la Consti­tution. Et cette fois, le Premier ministre, Christian Ntsay en personne, a consacré deux jours de rencontre, pour répondre aux éventuelles questions des députés et apporter de plus amples explications relatives aux attentes liées à la vie de la population.
Et tour à tour, 90 députés ont pris la parole, après avoir entendu le rapport d’activités présenté par Christian Ntsay. Parmi les sujets évoqués né­cessitant une réponse claire et ferme du gouvernement, est le volet sécurité, à l’exemple de 3.000 zébus victimes de vol dans le district de Bekily, soulevé par le député de cette circonscription. L’élu d’Ambosi­tra n’a pas non plus ménagé ses mots, en pointant du doigt le mauvais état des routes nationales. Et sans ambages, le député d’Antsalova a condamné les agissements de certains ministères qui ferment la porte de dialogue aux élus.
Dans la foulée, le député Gascar Fenosoa n’y est pas allé avec le dos de la cuillère, pour interpeller le président de la République. « Concré­tiser d’abord les projets qui ont été promus…On est prêt à appeler le peuple à descendre dans la rue, pour réclamer la démission du ministre concerné, face au délestage et à la pénurie d’eau », a -t-il déclaré. Il a aussi réclamé une réforme de la loi électorale pour que les chefs de fokontany, soient élus. Le député élu dans le district Tana III, a aussi demandé où en est le don de 28 millions de dollars de la part de la Chine. La réponse de la ministre de l’Economie et des Finances, est très attendue.

Un rapport de 58 pages

En prélude des questions posées par les députés, pendant quatre heures de temps, le premier ministre, Christian Ntsay, a présenté le rapport d’activités et les travaux déjà réalisés par le gouvernement, dans un document de 58 pages. La sécurité alimentaire, le phénomène d’insécurité, les problèmes d’eau et d’électricité, la santé et les projets de développement en général, ont été passés en revue.
A titre d’exemple, le Pre­mier ministre Christian Ntsay, a souligné que le gouvernement malgache a fait des efforts dans le domaine de la santé. Et les zones éloignées n’ont pas été oubliées. Le gouvernement a procédé à la rénovation des infrastructures, à la priorisation de l’approvisionnement en mé­dicament, de vaccins et des matériels de soins.
En 2024, le budget alloué aux CHU (Centre Hospita­lier Universitaire) s’élève à 3,208 milliards d’ariary, 1,490 mil­liards d’ariary pour les hôpitaux dans les provinces, 1,490 milliards d’ariary pour les districts et 3,208 mil­liards d’ariary pour les CSB (Centre de Santé de Base).

Satisfaction générale

La majorité des députés ont exprimé leur satisfaction. Selon eux, la mise en œuvre de la politique générale de l’Etat est en net progrès.
«Le gouvernement malgache a fait des efforts, d’après ce rapport, et qu’il est de mauvaise foi, de les nier», a indiqué la députée de Vatoman­dry, Sofia Ratsiraka.
«J’ai toutefois discuté avec le ministre de la Santé Publique au moins cinq fois, pour adresser la plainte de la population face aux problèmes auxquels elle fait face dans les hôpitaux. Une mère est décédée en couches le lundi de Pente­côte et un rapport a été établi mais aucune action», selon toujours la députée de Vato­mandry.
Quant à l’opposition, elle veut obtenir des réponses claires aux questions brûlantes : délestage récurrent, pé­nurie d’eau, insécurité grandissante… D’autres dossiers sensibles devraient également être mis sur la table, comme le projet Base Toliara ou encore la question des îles Eparses, à l’approche de la réu­nion de la commission mixte prévue le 30 juin en France. La deuxième journée de ce face à face, promet encore.

 N.A

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