Piratage du site de la Ceni et élus poursuivis: Dama Arsène intercède en faveur des suspects

A l’approche du 65e anniversaire de l’Indépendance, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Dama Arsène Andrianarisedo, s’est exprimé en fin de semaine sur plusieurs dossiers brûlants à travers une émission diffusée sur la chaîne nationale et quelques stations privées.

Concernant le cas de deux élus poursuivis en justice et sur la poursuite judiciaire à l’endroit du hacker, auteur du piratage du site de l’institution, Dama Arsène a demandé personnellement la grâce présidentielle.
A propos de Jean Luce Randriamihoatra, informa­ticien incarcéré à Tsiafahy, suspecté d’avoir piraté le site de la Ceni en décembre dernier lors de la publication des résultats provisoires des élections municipales et communales, Dama Arsène a plaidé en sa faveur. «  Par­donnez-lui, car il ne sait pas ce qu’il fait », a-t-il déclaré, demandant personnellement la grâce présidentielle pour cet homme proche du clan Tojo Ravalomanana, candidat dans la capitale lors du scrutin. Le président de la Ceni a rappelé que cette incarcération constitue déjà une sanction importante et une leçon pour Jean Luce Randriamihoatra, qui avait participé à l’audit du fichier électoral. A rappeler que le 21 décembre, des résultats falsifiés avaient été publiés sur le site de la Ceni, attribuant la victoire à Tojo Rava­lomanana, alors que les résultats de la Ceni donnaient largement gagnante la candidate de l’Irmar, Harilala Ramanantsoa. Ces fausses informations avaient rapidement circulé sur les réseaux sociaux et ont provoqué une vive polémique. L’enquête menée par le service de cybercriminalité a rapidement identifié Randri­a­mihoatra comme principal suspect. La procureure de la République, Narindra Nava­lona Rakotoniaina, a con­firmé dans une vidéo que le suspect aurait admis s’être introduit à plusieurs reprises dans le système informatique de la Ceni.

Des cas d’élus poursuivis également évoqués

Dans la foulée, Dama Arsène a également demandé la grâce présidentielle pour Jean-Luc Djavojozara, maire réélu de la Commune urbaine d’Antsiranana, visé par un mandat d’arrêt pour détournement de fonds. Il a aussi évoqué le cas du dé­puté de Vangaindrano, Syl­vestre Mahavita, condamné à une peine de prison ferme à la maison centrale d’An­tanimora pour détournement au sein du ministère de la Santé publique. « Il faut examiner de près leur situation, car ils représentent de nom­breux électeurs », a insisté le président de la Ceni. « Cette demande de grâce n’engage que moi », a-t-il précisé.

F.M

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