Arema: Ralliement difficile des héritiers politiques de Didier Ratsiraka

Près de deux ans après la disparition de l’ancien président de la République, Didier Ratsiraka, fondateur du parti Arema, ses héritiers politiques «désignés », ne sont plus du même bord. La divergence de points de vue entre ses partisans et ses descendants, est désormais un secret de polichinelle.

Au sein de l’Arema « divisé », qui incarnera le mieux l’héritage politique de Didier Ratsi­raka ? A l’approche des élections, la question du successeur de l’ancien président à la tête du parti est maintenant un enjeu majeur. Ses deux filles, Annick et Sophie Ratsiraka sont les mieux placées pour reprendre les rênes et perpétuer l’héritage de leur père. Et manifestement sur l’échiquier politique, elles ne cachent pas leur ambition de succéder à Didier Ratsiraka, chacune de son côté.

Scission
Depuis que Sophie Ratsi­raka a intégré le gouvernement Christian Ntsay, au poste du ministère de l’Arti­sanat et des métiers, un profond malaise s’installe entre les deux sœurs. Annick Ratsi­raka, à la tête de l’Arema actuellement, a déjà laissé entendre publiquement que le parti n’a jamais manifesté son intention et son intérêt d’intégrer le gouvernement. Pour dire que l’Arema ne fait pas partie du gouvernement actuel.
C’était un cinglant désaveu pour Sophie Ratsiraka qui peu de temps après cette déclaration, a décidé de se détacher de l’Arema, en créant le Rassemblement des pro-Ratsiraka (RPR), une plateforme qui se veut être fédérateur, comme son nom l’indique, partageant les mêmes valeurs que l’Amiral.

Ambition politique
Révélée au grand public durant la cérémonie en hommage à Didier Ratsiraka en 2022, cette plateforme pourrait faire son entrée en politique cette année électorale. L’annonce pourrait être annoncée durant la cérémonie de présentation de vœux du RPR en début février qui marquera également son 10e anniversaire, selon l’information véhiculée sur sa page facebook, bien que le RPR n’ait été enregistré officiellement au ministère de l’Intérieur que le 23 juin 2022, d’après son récépissé.
Reste à attendre alors, si Sophie Ratsiraka ira jusqu’à rivaliser avec sa sœur cadette à la prochaine élection présidentielle. La présidente du RPR n’a pas encore affiché son ambition de se porter candidate à la présidentielle, alors que Annick Ratsiraka a déjà été sollicitée par son parti pour être candidate à la Magistrature suprême.
Ralliement difficile des partisans de l’Arema et des descendants de Didier Ratisraka qui laisse un héritage politique disputé.

Tsilaviny Randriamanga

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