Le président Andry Rajoelina a donné comme consigne aux membres du gouvernement de suspendre la construction de nouvelles infrastructures, pour se consacrer à la gestion des problèmes des couches les plus vulnérables, à l’occasion du lancement de la campagne de reboisement 2023, à Vatomandry samedi.
«Ici et maintenant ». C’est avec ce leitmotiv que le gouvernement va désormais travailler selon le président Andry Rajoelina. L’objectif est de résoudre tous les problèmes auxquels font face les Malagasy où qu’ils se trouvent dans le pays. Dans ce sens, le chef de l’Etat a ordonné chaque membre du gouvernement, à s’atteler à résoudre en priorité les problèmes sociaux qui touchent la population.
« Cette année, nous allons mettre en place un Plan social pour aider les plus vulnérables. Pour cela, nous allons suspendre la construction de nouvelles infrastructures pour mieux nous consacrer aux urgences sociales », a-t-il déclaré samedi.
Inflation
A en croire le président, il va sillonner le pays pour aller à la rencontre de la population et l’écouter. Avec les membres du gouvernement, il prendra note de tous les maux auxquels les citoyens font face dans chaque localité pour ensuite élaborer des solutions.
Cette mesure arrive à point nommé, après trois années de crise sanitaire et mondiale qui ont entraîné une inflation galopante et une décroissance économique partout dans le monde. Pour dire que Madagascar subit aussi l’impact de ces crises. La monnaie, l’ariary, a même dévalué de plusieurs points, à l’origine de la flambée des prix sur le marché local.
La mise en place de ce « plan social » intervient après près de quatre années consacrées au renforcement de la présence de l’Etat au niveau local. Cela a permis de construire et de réhabiliter de nombreuses infrastructures sanitaires et d’éducation dans le pays.
Les travaux en cours continuent
Aucune nouvelle infrastructure ne sera prévue pendant un certain temps. Les travaux en cours, ayant déjà fait l’objet d’un appel d’offres, inscrits dans le cadre des 13 Velirano, vont se poursuivre, en l’occurrence la construction d’autoroute, de ponts, d’infrastructures routières, d’écoles, des hôpitaux, les réseaux de téléphérique et bien d’autres.
Ces projets dont une grande partie ont déjà obtenu de financement ou mobilisé la dépense publique, devront se poursuivre, à l’exemple de la réhabilitation et du goudronnage de la portion de route reliant Vatomandry à Mahanoro, financés par la Banque mondiale. De même pour le cas de la RN2 qui revêt aussi un intérêt économique.
Les vraies causes de la dégradation de la RN2
A ce propos, Andry Rajoelina a crevé l’abcès en révélant les causes de dégradation avancée de la RN2. Il a évoqué, entre autres, la surcharge des poids lourds transportant des marchandises le long de cette artère vitale pour l’économie. Si le poids autorisé était d’environ 30 à 35 tonnes par camions auparavant, certains véhicules transportent jusqu’à 60 tonnes, voire plus, suite notamment à une dérogation prise par le ministère des Travaux publics durant la période de confinement en 2020.
A l’époque, le ministre Hajo Andrianainarivelo a donné feu vert à la demande des camionneurs de transporter au-delà du poids autorisé. Et cela a accéléré la destruction de la RN2. Le président a aussi pointé du doigt la corruption dans l’octroi des marchés publics. Ce qui fait que la réhabilitation des routes n’a pas respecté les normes exigées.
Tsilaviny Randriamanga