Tuerie du 7 février: Commémoration sous le signe du pardon

15 ans après la tuerie du 7 février 2009 à Antaninarenina, la cicatrice reste vive. Dans son discours de commémoration, Andry Rajoelina, a lancé un appel à l’apaisement et invite les survivants et les familles des victimes, à pardonner.

Le président de la République s’est inspiré de l’évangile selon Mathieu (6 : 12) : «Pardonne-nous nos offenses comme nous avons nous-mêmes pardonné à ceux qui nous ont offensés». Pour Andry Rajoelina, 15 ans après cette fusillade qui a couté la vie à 49 personnes et fait des centaines de blessé, le temps est venu de se pardonner. Il lance un appel au pardon.

«Nous n’oublierons jamais ce jour funeste. Nous avons un devoir de mémoire envers nos compatriotes qui sont tombés pour la liberté et le patriotisme. Leur sang ne sera pas versé en vain. Nous nous devons de continuer à œuvrer pour le développement de Madagas­car», a déclaré le président. Mais, «La vengeance appartient à Dieu, mais nous en tant qu’être humain devrons ap­prendre à pardonner pour notre propre soulagement. Grâce à cela, nous pourrons avancer», a-t-il lancé à l’endroit des survivants et des familles des victimes.

Appel à la solidarité
Pardonner ne signifie pas oublier, à en croire le chef de l’Etat qui à travers cette commémoration des martyrs de la liberté, a promis de poursuivre la lutte dont la réussite dépend de la solidarité de chacun, c’est-à-dire la population et tous les responsables. Une façon pour l’homme fort du pays de rameuter les troupes face aux tentatives de division. Il a lancé une pique à l’endroit des élus et des responsables nommés.

«Nous ne dévons pas céder à ces tentatives pour nous désunir. Faisons du patriotisme le ciment de notre unité. Tant que nous nous unissons, nous pouvons vaincre la pauvreté et développer ce pays», poursuit Andry Rajoelina.

Une cérémonie de dépôt de gerbes, sous la férule du président de la République, a marqué cette journée commémorative, en présence de députés et sénateurs IRD, de membres de l’Association des victimes du 7 février (AV7) et du parti TGV. Certaines figures politiques ayant participé au mouvement de 2009 ont été également aperçus à Antani­na­re­nina à l’instar du fondateur du parti Masters, Alain Ramaroson qui a fait sa première apparition publi­que, depuis sa sortie de prison en 2019.

Les grands absents
Par contre pour la première fois, depuis la commémoration de cette date, le Président du parti Monima et non moins ancien Premier ministre durant la Tran­si­tion, Monja Roindefo, a brillé par son absence à An­taninarenina. Le Secrétaire général par intérim du parti, Pierre Todiarivo, a conduit les autres membres lors du dépôt de gerbe. Outre Monja Roindefo, le chanteur, Yvon Randriazanakolona allias Sareraka était également parmi les grands absents de cette cérémonie.

Tsilaviny Randriamanga

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