Refonte de la liste électorale, réticence d’un grand nombre de potentiels électeurs à s’inscrire dans ladite liste et, dans une certaine mesure, la curieuse obstination de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) à vouloir atteindre (à tout prix ?) le chiffre de 13,5 millions d’électeurs. Trois notions donc, toutes relatives aux futures élections qui vont se dérouler au pays cette année. Si la première (refonte de la liste électorale) ne pose pas problème vu qu’elle est légitimée par l’ampliation du décret n°2022-667 du 11 mai 2022, les deux autres par contre, sont sujettes à des questionnements, notamment de la part des observateurs de la vie politique et des électeurs eux-mêmes.
A propos de la réticence des gens à s’inscrire dans la liste électorale. Dans la plupart des cas, les potentiels électeurs ont ras-le-bol, rien que d’évoquer la notion même d’aller voter. Car pour eux, cela signifie, ni plus ni moins que d’aller élire quelqu’un qui va avant tout remplir ses poches une fois élu. Une assertion d’ailleurs justifiée, à titre d’exemple, par le fait pour les députés de militer pour leurs avantages personnels, genre acquisition d’un véhicule 4×4, soi-disant pour effectuer leurs missions. A la longue, c’est même devenu le leitmotiv de la plupart des candidats à la députation ces dernières années, sans oublier le salaire alléchant accompagné de moult indemnités.
Sur l’obstination de la Ceni à atteindre les 13,5 millions d’électeurs. Il faut dire que l’annonce de cette initiative a été interprétée autrement par les potentiels électeurs. Car en quelque sorte, certains y voient une « obligation indirecte » à leur faire élire des gens motivés uniquement par l’enrichissement personnel. Une assertion qui justifie, une fois de plus, cette démotivation des électeurs à adhérer dans une liste électorale visant finalement à faire élire… des politiciens voraces.
Elia R.