Le taux d’inflation à Madagascar atteint actuellement les deux chiffres. Et tout logiquement, les prix à la consommation augmentent. Toutefois, on n’a pas encore atteint le seuil critique où il faut apporter dans une brouette tout l’argent dont on a besoin pour aller au marché. Mais sait-on jamais si la tendance à la hausse des prix à la consommation se poursuit ?
Tous les jours, on apprend que les responsables étatiques se sont déplacés dans telle ou telle localité pour apporter leur soutien aux populations les plus défavorisées avec des produits en nature (vivres…). Mais il faut se rendre à l’évidence que ces dons sporadiques ne suffiront pas pour effacer durablement le spectre de la faim.
Toutefois, il faut savoir que ce ne sont pas seulement les foyers les plus défavorisés qui souffrent de cette inflation. Même les ménages qui constituent la classe moyenne éprouvent beaucoup de difficultés pour joindre les deux bouts. Or, c’est cette classe sociale qui est censée pousser la consommation et donc finalement doper l’économie.
Cette défaillance n’a rien d’étonnant dans la mesure où leurs revenus n’ont pas enregistré de changement significatif alors que les prix ne cessent de grimper. Dans ces conditions, c’est le panier de la ménagère qui se retrouve de plus en plus dégarni. Certains ménages sont ainsi amenés à de nombreuses restrictions ou se défaire de certains équipements dont on peut s’en passer.
Bien évidemment, ces hausses de prix à la consommation vont être amplifiées par les effets négatifs des aléas climatiques. L’état des routes qui en découle rend difficile l’approvisionnement de nombreuses localités qui se sont retrouvées plus ou moins isolées après le passage du dernier cyclone. C’est pourquoi, dans certaines contrées, les prix ont été multipliés par deux, voire plus.
Il faut croiser les doigts pour qu’un autre cyclone ne se manifeste pas car autrement, la situation serait catastrophique, les dégâts occasionnés par Cheneso n’étant pas encore réparés, loin s’en faut. Le combat n’est pas gagné d’avance car on se trouve encore en pleine période cyclonique. Et d’autres perturbations peuvent toujours voir le jour.
Quoi qu’il en soit, les prix vont encore certainement s’envoler sur une certaine période. Il est illusoire de compter sur l’efficacité des contrôles des prix que les responsables du commerce ont promis. Les descentes inopinées ou non qu’ils effectuent n’ont d’effet que le temps de leur présence sur le terrain. Or, ils ne peuvent pas rester en permanence sur les lieux.
Dans de telles situations, la population est complètement désarmée. Elle n’a qu’à accuser les conséquences de la hausse des prix à la consommation et tout au plus à râler. Tout compte fait, comme solution, il n’y a pas d’autres alternatives : Il faudra se serrer la ceinture. Mais jusqu’à quelle limite ?
Aimé Andrianina