Edgard Razafindravahy s’est adressé aux exportateurs agréés de vanille sur les décisions prises durant la rencontre sur la crise que traverse le marché de la vanille actuellement. Il a notamment mis l’accent sur les engagements que devraient respecter toutes les parties prenantes.
«La filière vanille malagasy traverse une crise». Ce sont les premiers mots du ministre de l’Industrialisation, du commerce et de la consommation, Edgard Razafindravahy devant la presse, hier à son bureau à Ambohidahy. La mise en place du prix plancher de la vanille préparée à 250 dollars pour la campagne d’exportation 2022-2023 ne semble pas faire l’unanimité chez les acteurs concernés. 88 opérateurs ont obtenu leur agrément pour cette nouvelle campagne, mais une partie d’entre eux ne se sont pas lancés dans l’achat de la vanille préparée sur place. «Certains ont tout de même acheté le produit mais avec un tonnage inférieur à celui prévu dans leur agrément», explique le ministre. «Les exportateurs sont appelés à respecter leurs engagements», a précisé Edgard Razafindravahy.
Consensus
Outre la rencontre qui s’est tenue le 10 février à Iavoloha ayant abouti à un consensus entre l’Etat et les exportateurs, Edgard Razafindravahy annonce des discussions engagées avec quelques ambassadeurs, dont celle de l’Union européenne et celui des Etats Unis pour identifier les réelles raisons de cette réticence des acheteurs internationaux. Selon ses dires, «Il est incompréhensible que les informations sur les décisions de l’Etat Malagasy à réformer et à assainir le marché de la vanille ne parviennent pas à l’Union européenne ou les Etats-Unis. Il faut dire que ces pays sont les plus intransigeants en termes de gestion des fonds publics et de lutte contre la corruption». D’après toujours Edgard Razafindravahy, «L’assainissement mené par l’Etat dans la filière vanille vise surtout à améliorer les recettes de l’Etat à travers l’entrée des devises générée par l’exportation du produit. Ce qui n’était pas le cas auparavant».
Mise en place d’une task force
Pour le ministre en charge du commerce, «L’Etat n’entend pas reculer concernant les décisions prises pour l’assainissement de la filière vanille». Parmi les consensus trouvés durant la rencontre du 10 février au palais d’Iavoloha, un délai de 15 jours est donné aux exportateurs agréés pour acheter la vanille préparée. «En cas de refus, l’Etat autorisera les autres exportateurs ayant déposé une nouvelle demande d’agrément mais qui ont été mis en attente à exporter de la vanille sur le marché», précise le ministre. En outre, l’approbation donnée aux opérateurs d’exporter de la vanille «cuts» à 140 dollars le kilo est une mesure incitative venant de l’Etat. Pour rappel, la vanille «cuts» a 1,2% de taux de vanilline. 10% de la quantité exportée par l’opérateur peuvent être déclarés «vanille cuts». A ce propos, l’Etat entend mettre en place une task force pour le suivi et contrôle de ce qui a été convenu.
Riana R.