Le secteur du tourisme a du mal à recruter, après la crise du Covid-19. Les opérateurs se tournent vers la formule alternance Travail-Etudes.
Les opérateurs touristiques regroupés dans la Confédération du tourisme de Madagascar (CTM), soutiennent l’initiative visant à mettre en place un cadre règlementaire régissant la formule Alternance Travail-études (ATE), pour faciliter la recherche d’emploi. En cette période de relance, le secteur fait face à une pénurie croissante de personnel qualifié, notamment dans la filière THR (Tourisme-Hôtellerie et restauration).
Selon les explications du directeur exécutif de la CTM, Lova Ratovomalala, cette situation est la conséquence de deux années de crise sanitaire durant lesquelles une grande partie des activités touristiques ont été à l’arrêt. Les employés ont été contraints de trouver une alternative et nombreux se sont reconvertis dans d’autres domaines d’activités, notamment la NTIC, l’un des rares secteurs qui s’en sortent le mieux durant la pandémie.
« Durant la crise sanitaire, des défections de travailleurs ont été constatées et beaucoup ont choisi de travailler dans des secteurs plus pérennes, essentiellement le call-center », a-t-il avancé.
Après deux années de crise, le tourisme à Madagascar a enregistré 800 millions de dollars de perte, 80% de taux de chômage technique et 20% de licenciement. Le secteur a aujourd’hui besoin d’investir dans le recrutement de personnel pour pouvoir démarrer, selon la CTM. Et pourtant avant la crise sanitaire, le tourisme a représenté 13,9% de l’emploi à Madagascar, avec plus de 40.000 emplois générés. Ce secteur pourvoyeur de devises, a réalisé une recette annuelle de 600 millions de dollars.
Les jeunes immédiatement opérationnels
En cette période de reprise, les opérateurs touristiques ont mis en place une stratégie de relance à court, à moyen et à long terme dont plus précisément le volet formation. « L’ATE permet rapidement d’opérationnaliser les jeunes sur le marché de l’emploi, après une formation. Nous voulons palier ce manque de personnel dans le secteur THR. Nous encourageons toutes les initiatives soutenant
l’adoption de texte régissant l’alternance dans le secteur de l’emploi », a enchaîné Lova Ratovomalala.
La plateforme a d’ailleurs participé aux échanges initiés par le projet Jeunesse malagasy compétente au travail (JMCT) en vue d’un cadre réglementaire régissant la formule ATE. Le projet JMCT a été élaboré par l’Institut supérieur technique (IST) d’Antananarivo, l’université de Québec à Trois-Rivières et l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), pour le transfert d’expertise et le renforcement des capacités. Il améliore l’employabilité de 2.500 jeunes diplômés dont 45% de femmes, sur une période de cinq ans (2018-2023). Sa mise en œuvre touche donc à sa fin cette année.
Riana R.