Lutter contre l’insécurité en milieu rural, le pari est encore loin d’être gagné. En l’espace de quelques années, le phénomène a connu une rapide évolution qui n’a plus rien à avoir avec les vols de bovidés « ordinaires » qui font la mauvaise réputation de certaines régions. Les dahalo armés ont visiblement changé de stratégie, pour s’en mettre plein les poches. Ils s’attaquent directement aux propriétaires et n’hésitaient pas à kidnapper les membres d’une famille « riche », contre rançon.
Ces dernières années, on constate une situation similaire dans certaines localités. A croire que les kidnappings qui ont gagné de l’ampleur dans les grandes villes de Madagascar, ont inspiré les dahalo en milieu rural. Les bovidés qui se font rares, ne les attirent plus car devant la recrudescence de l’insécurité, beaucoup de paysans et d’éleveurs, ont décidé de ne plus investir dans ce secteur. Du coup, les bandits de grand chemin, changent leur fusil d’épaule et prennent pour cible les villageois devenus des proies faciles dans une localité enclavée.
Outre les pillages et la mise à sac, les kidnappings sont devenus à la modèle au grand désarroi de la population. Et, la bourse ou la vie car il faut payer si on veut revoir les proches vivants. Dans la majorité des cas, les dahalo devenus kidnappeurs, n’hésitent pas à tuer au cas où les familles de la personne séquestrée, feraient faux bond.
Un autre phénomène d’insécurité plus terrifiant encore, défrayant la chronique, est le vol d’enfants albinos, uniquement pour ses yeux, du jamais vu dans l’histoire de Madagascar. Décidément, on assiste à un retour vers l’obscurantisme et à la sorcellerie, un véritable frein au développement de personnes et de la mentalité.
Tsilaviny Randriamanga