Freddy a finalement touché terre au stade de cyclone perdant progressivement de l’intensité. Les dégâts sont bel et bien conséquents, mais aussi importants que la prévision. En tout cas, les préparatifs et les mesures préventives illustrent bien la crainte que Freddy inspire à Madagascar. La décision de la Dren Analamanga de suspendre les cours pendant trois jours montre à quel point les autorités prennent au sérieux les menaces et tant mieux pour la sécurité des élèves.
Au-delà de la gestion des risques et catastrophes, la fréquence des perturbations atmosphériques générant des cyclones dans le bassin de l’océan Indien actualise les débats autour du calendrier scolaire. Si certaines entités rechignent à le réformer pour des raisons politiques, d’autres préfèrent le statu quo pour conformer le calendrier scolaire malagasy à ceux des Occidentaux. Pour quel intérêt ?
Mais dans la réalité, comment les élèves malagasy vivent-ils ces coupures devenues intempestives des cours ? En apparence, ils les prennent bien. Pourtant, du point de vue pédagogique, ils perdent le rythme à chaque suspension des cours, même si les responsables ministériels affirment que le calendrier inclut déjà des heures pour les rattrapages. Malgré les précautions, la sérénité dont on a tant besoin pour bien apprendre fait défaut aux élèves des ménages déplacés dans les sites d’hébergement durant et après les passages de cyclone.
Autres faits, des élèves des zones rurales ne peuvent pas reprendre immédiatement les cours après le passage d’un cyclone. Dans les zones où la pluie devient de plus en plus rare, on profite de la forte précipitation pour relancer la saison culturale et les élèves aident activement leurs parents. Dans les zones où les fortes précipitations sont plus destructrices, les élèves donnent la main à leurs parents pour sauver ce qui peut l’être. En somme, ils participent pleinement à la survie de leur famille après les cyclones.
Pour conclure, une saison cyclonique en plein milieu de l’année scolaire est une source de disparités, voire de fractures, entre les différentes régions en termes d’enseignement.
T. Rasam