Des associations trop politisées

Quoique le passage du cyclone tropical Freddy dans le pays ait focalisé l’actualité na­tionale ces derniers jours, il n’en demeure pas moins que l’affrontement entre étudiants à l’université de Maha­janga a également attiré l’attention des observateurs.
Il y avait bien ce mini remaniement au niveau du gouvernement, mais toujours est-il que cette actualité a été reléguée au second plan. En effet, tout le monde se demande com­ment un simple match amical de football entre des étudiants a pu dé­générer à ce niveau.
Les conséquences de cet évènement, à tous les niveaux, ne peuvent pas être sous-estimées. Tout d’abord, il faut souligner qu’il y a eu des blessés. Autrement dit, l’affrontement a été violent Bien évidemment, tous les proches de ces blessés doivent bien être préoccupés de leur état de santé. D’au­tant plus qu’ils sont éloignés de leurs parents respectifs.
Le même problème se pose à l’égard de ceux qui n’ont pas été blessés : Quid de leur sécurité ? Quoi qu’il en soit, il y a également à craindre que, quelque part, il y a un esprit de revanche qui plane. C’est une chose à envisager et il ne faut pas négliger tous les scénarios à venir possible. Les responsables de la sécurité publique de la place doivent en tenir compte.
Ensuite, il y a ces blocs d’habitation des étudiants qui ont été volontairement incendiés. Ces actes de vandalisme ne sont pas dignes des personnes qui seront appelés à devenir, dans pas très longtemps, les po­tentiels futurs dirigeants du pays. Il faudra bien punir sévèrement les auteurs. On croit savoir que le ministère de l’En­seignement supérieur partage le même avis.
Il ne faut pas mettre tous les étudiants dans le même panier. Comme partout dans les universités du pays, il y a toujours des énergumènes incontrôlables qui profitent de la moindre occasion pour créer des perturbations au niveau de l’université, notamment à l’intérieur des cités
universitaires. Ces étudiants-là n’ont pas leur place dans les cités universitaires.
De toutes les façons, une chose est certaine : le régionalisme, le tribalisme sont encore bien vivaces au niveau des cités universitaires. Ce n’est pas la première fois que l’on entend parler d’affrontement entre étudiants originaires de ré­gions différentes, pour une raison ou une autre, dans toutes les universités du pays..
A priori, il n’y pas de mal qu’il existe des associations d’étudiants sur la base de la région d’origine. Ces associations ont été créées en vue de faciliter l’intégration de cha­que étudiant dans la vie estudiantine. Il n’est ja­mais facile d’entrer à l’université quand on vient du fin fond de la brousse. Cela arrive. Tout au moins, le nouveau venu sait où s’adresser en cas de problème.
Seulement, ces associations sont trop souvent récupérées par des politiciens en mal de notoriété pour servir leurs intérêts personnels. Et beaucoup d’étudiants, notamment les nouveaux qui sont plus faciles à recruter, les considèrent comme des « Ray aman-dreny » (parents) qui sont là pour les aider. Tout compte fait, beaucoup d’associations estudiantines sont trop politisées.

Aimé Andrianina

Partager sur: