Guy Pradel : « Art et sacralité » au cœur d’une conférence

L’artiste Guy Pradel expose actuellement à l’Institut français de Madagascar (IFM) Analakely, jusqu’au 25 février. Avec comme thème « Sacramental », l’exposition a séduit trois grands personnages publics, à savoir Serge Henri Rodin, académicien, le père François Noiret, anthropologue et prêtre jésuite ainsi qu’Hemerson Andrianetrazafy, artiste peintre et historien de l’art. Les quatre panelistes ont par la suite, animé une conférence intitulée « Art et sacralité », hier à l’IFM.

«L’art sacré et le sacré de l’art ». Telle était la première question qui s’est posée, hier durant la conférence, animée par les quatre panélistes, lors du « Dité philo », l’une des activités de l’IFM. Ils se sont mis d’accord sur un point : « tout art est sacré ».
Selon Hemerson Andria­netrazafy, l’art est le fait de rendre visible l’invisible. Le père François Noiret a ajouté que les Malagasy utilisent l’art pour supporter la mort.
« Lors des veillées funèbres, les Malagasy chantent beaucoup pour vaincre la souffrance face à la situation, et utilisent, entre autres, le Zafindraony, un genre de musique typiquement malagasy. Et sur les tombeaux dans certaines régions du Sud, se trouvent des statues ou ‘‘Aloalo’’ qui symbolisent le passage entre le monde des vivants et celui des morts », a-t-il expliqué. Il a également parlé d’autres disciplines artistiques comme l’art oratoire et la danse, notamment lors du « Famadihana ».
« L’art est le premier langage universel qui date de plusieurs milliers d’années, bien avant Jésus Christ. Les homos sapiens, eux, ont utilisé la peinture qui servait d’écritures », a ajouté Serge Henri Rodin.

L’exposition de Guy Pradel
Guy Pradel expose une trentaine de chefs-d’œuvre, dont certains sont déjà vendus. Parmi ces tableaux figurent quelques scènes de Jésus Christ, comme le tableau « Le cène » ou encore « Le portement de Croix »… Cer­taines œuvres dévoilent l’importance de la culture malagasy, notamment « Le Famadi­hana », ou encore « Les ancê­tres »…
L’exposition de Guy Pradel est exceptionnelle. Elle reflète la durée de travail qui a requis des mois et même des années de préparation.
« Sacramental » est une exposition de haut niveau, que ce soit au niveau du contenu ou de la forme. En effet, Guy Pradel a su travailler avec divers matériaux pour ne citer que le bois, le fer, la toile… Et il a aussi adopté divers styles, de la marqueterie, à la sculpture en passant par la peinture.
Mais ce qui rend l’exposition encore plus impressionnante est qu’elle a pu conjuguer le christianisme et les fomban-drazana, sans offenser la croyance de l’un ni l’autre. Et même le père François Noiret a annoncé durant la conférence que quelques tableaux illustrent bien la cathédrale d’Ando­halo.

Holy Danielle

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