Les établissements pénitentiaires du pays abritent pour la plupart des chapelles. Selon l’Administration pénitentiaire (AP), la mise en place d’une telle infrastructure figure parmi les moyens de réinsertion sociale des détenus.
«L’éducation des détenus par l’évangélisation est complète sur tous les plans, le corps, l’esprit et l’âme. Elle permet aux concernés de croire en leur avenir, avec des nouvelles idées pour affronter leur réinsertion sociale une fois leurs peines expirées », a témoigné le directeur de l’humanisation de la détention et de la préparation à la réinsertion sociale (DHDRS), Aina Tantely Rakotomalala, en marge d’une conférence de presse à la Chambre de commerce et d’industrie d’Antananarivo (CCIA) hier. Les résultats obtenus sont très concluants. Actuellement, plus d’une soixantaine d’associations cultuelles travaillent de pair avec l’AP, a souligné le responsable.
Une mission difficile
Malgré ce contexte, la DHDRS reconnait que la réinsertion sociale des détenus reste toujours une mission difficile, non seulement à cause de l’insuffisance des infrastructures nécessaires et des moyens mais surtout, le nombre des agents spécialisés dans le domaine est très restreint.
«Actuellement on a un quota d’un éducateur pour 400 détenus à Madagascar, ce qui est bien loin de la norme internationale en dépit des efforts déployés dans le recrutement de ces agents ces dernières années», a fait savoir Aina Tantely Rakotomalala, soulignant au passage que le nombre des détenus ne cesse d’augmenter, 28.000 actuellement dans tout le territoire national.
Ateliers de réflexions
Compte tenu de la situation actuelle du milieu carcéral à Madagascar et sous l’impulsion d’Humanité & Inclusion (HI) et de l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM), deux ateliers de réflexions autour des enjeux du monde carcéral à Madagascar sont observés à travers le regroupement de différents acteurs intervenant dans le milieu. Une grande première dans l’histoire de l’Administration pénitentiaire malagasy.
Le premier atelier qui s’est déroulé les 26 et 27 janvier, a abordé les thématiques sur la nutrition, les camps pénaux, la santé, l’Eau, l’hygiène et l’assainissement (EAH) ainsi que la réinsertion sociale. Le second qui se déroule ce jour et demain au Le Pavé Antaninarenina, se focalise sur le décloisonnement des réponses à apporter par les différents participants, lesquels sont issus des institutions publiques, des agences onusiennes ainsi que des organisations non gouvernementales internationales et nationales.
Sera R.