Non-assistance à une personne en danger

Les agressions ar­mées ne se comptent plus à Antananarivo que ce soit de jour ou de nuit. Il ne passe
un jour sans qu’on en entende parler. Les agressions par couteaux sont les plus fréquents. Et il est étonnant qu’on puisse vendre ces outils tranchants en pleine rue de la capitale.
Effectivement, on peut en trouver dans tous les coins, qu’ils soient importés ou de fabrication locale et le prix est plus qu’abordable. Autrement dit, n’importe qui peut s’en procurer. C’est pourquoi, lors de n’importe quelle altercation, quelle bagarre, les couteaux sortent facilement.
Pourtant, de telles ventes ne devraient se faire qu’à l’intérieur d’un magasin bien sécurisé. Même un couteau de fabrication artisanale qui est destiné à servir dans la cuisine, peut bien devenir une arme blanche. Et de nos jours, un bon nombre de personnes se promène dans la rue avec un couteau caché quelque part.
Dans la situation actuelle des choses, avec cette insécurité qui grandit sans cesse, rien n’empêche un énergumène de saisir un de ces outils tranchants et s’en servir pour blesser voire tuer quelqu’un. Par la suite, il pourra toujours simuler la folie. Ce qui allégera un tant soit peu sa peine.
Parfois, dans les quartiers qualifiés de «chauds», ces agressions se déroulent au su et au vu de représentant des forces de l’ordre. D’ailleurs, nul n’ignore quels sont les principaux points chauds de la capitale. Entre autres, on peut citer Anosibe, les 67 ha du côté du Cenam…
Mais ils arrivent que ces derniers n’interviennent pas. Ils agissent comme si rien ne passait et continuent à régler la circulation comme si de rien n’était. Ensuite, quand la victime vient se plaindre auprès d’eux pour ce qu’elle vient de subir, le seul conseil qu’ils prodiguent est d’aller porter plainte au­près du commissariat le plus proche.
Pourtant, ces personnes censées représenter la loi et apporter la sécurité là où ils sont en fonction connaissent bien ces bandits ainsi que leur mode opératoire. Il en est de même de leurs repaires. Alors, pourquoi n’interviennent-ils pas ? Pourquoi ne les appréhendent-ils pas ? Par peur de représailles ou bien par complicité ?
On avance toujours que les effectifs des forces de l’ordre sont en nombre insuffisant. Mais quelles qu’en soient les raisons, ils commettent toujours des fautes professionnelles car leur rôle est avant tout de protéger les citoyens et non pas fermer les yeux devant certains actes répréhensibles devant la loi.
Si le citoyen ne peut plus accorder sa confiance envers ceux qui sont censés le protéger, dans pareille circonstance, ne peut-on pas assigner devant la justice un re­présentant des forces de l’ordre pour non-assistance à une personne en danger ?

Aimé Andrianina

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