Le mal est dans nos murs

Un baron de la drogue sri lankais a été très récemment arrêté
à l’aéroport international d’Ivato. Bien que recher­ché par plusieurs organismes nationaux de la lutte contre la dro­gue dure ainsi que par Interpol, cet illustre trafiquant n’a pas hésité à venir à Madagas­car comme si de rien n’était.

Comment se fait-il qu’il soit venu comme çà sans chercher à passer incognito dans notre pays ? Pensait-il que les territoires de Mada­gascar étaient une véritable passoire et qu’il pouvait aller et venir comme bon lui semb­le ? Il est vrai que notre système de contrôle aux frontières présente encore quelques failles.

Qu’est venu faire un baron de la drogue sri lankais à Madagascar ? Quelles sont les raisons de sa présence dans le pays ? Ce sont des questions qui se posent tout naturellement quand une « personnalité » de son genre arrive dans un pays comme Madagas­car où le trafic de drogue dure commence à pren­dre de l’ampleur.

Il est difficile de croire que c’est tout simplement pour passer des vacances qu’il est venu. Et si c’était pour fuir ou se cacher la police internationale, il serait venu d’une manière plus discrète mais non pas de cette façon, comme n’importe quel touriste. A moins d’avoir espéré bénéficier d’une haute protection sur place.

On peut penser qu’il fallait qu’il se déplace sur place pour contrôler de visu le réseau de distribution de la drogue dure que ses sbires au­raient mis en place. Quoi qu’il en soit, l’arrivée dans le pays d’une grosse pointure internationale impliquée dans la drogue – il dirigerait tout un cartel – signifie que Ma­dagascar est de­venu un centre név­ral­gique du trafic de dro­gue dure dans la région.

C’est un véritable danger pour le pays car le développement du trafic de drogue dans un pays s’accompagne également de la hausse des autres crimes (prostitution, braquages, kidnappings…). Et il sera de plus en plus difficile de lutter contre tous ces crimes.

Ce sont surtout les jeunes qui sont attirés dans ce monde de la drogue, qu’il s’agisse de vente ou de consommation. Malgré tous les ris­ques qui existent, l’important flux d’argent qui circule dans ce monde les fascine. Et la pauv­reté qui règne dans le pays fait d’eux des proies faciles.

De toutes les façons, ce ne sont pas seulement les jeunes et les pauvres qui sont entrainés dans le monde de la drogue. N’a-t-on pas vu un haut gradé de la police impliqué à fond dans la con­sommation, la détention et la vente de drogue ? La tentation est trop forte.

Le trafic de drogue n’épargne personne. Elle touche toutes les catégories sociales et tous les âges. Et s’il est facile d’y entrer, il est difficile d’en sortir. Que de vies ont été détruites par la con­sommation ou le trafic de drogue. Le moins que l’on puisse dire est que le mal est déjà dans nos murs.

Aimé Andrianina

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