Au beau milieu de l’année universitaire, le président de l’Université d’Antananarivo a pris la décision de fermer l’Ecole polytechnique de Vontovorona, en « cessation de paiement » de bourse d’études, jusqu’à nouvel ordre. Un véritable coup de massue pour la majorité des étudiants non-grévistes et une violation des procédures inacceptable, selon le ministère de l’Enseignement supérieur qui désapprouve totalement ce diktat, sans être consulté. Cette fermeture inédite, du jamais vu ces dernières décennies, défraye la chronique et suscite d’innombrables commentaires et controverses.
Faut-il fermer Vontovorona et d’autres universités publiques quand les étudiants se révoltent et manifestent leur ras-le-bol dans la rue, pour cause de non-paiement de plusieurs mois de bourses d’études ? D’autant que les grèves des étudiants, sont toujours entachées d’actes de violence, portant atteinte à l’ordre public. Est-ce vraiment la meilleure solution ? Visiblement, cela ne fait qu’aggraver le problème et mettre l’huile sur le feu.
Mais paradoxalement, cette tension croissante devrait aussi alerter les responsables de paiement, afin d’accélérer les modalités et d’éviter à l’avenir qu’un tel scandale ne se produise. Là est le vrai fond du problème, sinon cela ne sert à rien de fustiger le président de l’université d’Antananarivo qui pense que fermer Vontonvorona, s’avère une option de dernier recours, en attendant une réelle prise de responsabilité du ministère de tutelle et de conscience des étudiants. La violence ne résout rien et encore moins la lenteur administrative.
Maintenant que le ministère de l’Enseignement supérieur a ordonné la réouverture de Vontovorona, toutes les parties prenantes devraient tenir des discussions focalisées sur le fond du problème. Car force est de constater que le retard de paiement des bourses d’études est toujours à l’origine du mouvement de grogne chez les étudiants depuis des décennies, à tel point que la grève et les échauffourées sont les seuls moyens de se faire entendre. L’avenir nous le dira.
Andry Rabeson