Les prix à la pompe vont être réajustés suivant la vérité des prix sur le marché à partir de 2024. Il s’agit d’une décision résultant de la troisième revue de la Facilité élargie de crédit (Fec) entre le gouvernement malagasy et le Fonds monétaire international (FMI). Pour l’heure, l’Etat et les pétrolières procèderont à la régularisation des passifs dus au gel des prix à la pompe et les taxes impayées par les pétroliers.
Des mois de discussions et de négociations entre l’Etat et les compagnies pétrolières concernant la gestion des prix à la pompe sur le marché malagasy ont abouti à la signature d’un accord au début
de l’année, a fait savoir le ministre de l’Economie et des finances, Riandra Rabarinirinarison, hier. Cet accord a été d’ailleurs une des conditions ayant permis le décaissement du financement de 32,6 millions de dollars suite à la troisième revue de la Facilité élargie de crédit (Fec) avec le Fonds monétaire international (FMI), le 2 mars. Le mécanisme d’ajustement des prix de carburant suivant la vérité des prix reprendra à partir de l’année 2024.
Le gel des prix à la pompe ne semble plus tenable pour l’économie de Madagascar, à en croire le Fonds monétaire international (FMI). L’institution recommande à l’Etat malagasy de procéder à l’application progressive de la vérité des prix à partir de l’année prochaine. Mais avant cela, l’Etat, comme les pétroliers, procèdera à la régularisation des passifs et des différents axes impayés.
Au titre de l’année 2022, les compagnies pétrolières n’ont pas payé les taxes et les impôts en attendant la régularisation de leur passif envers l’Etat, a avancé le ministre de l’Economie et des finances. Ces taxes impayées ont impacté le budget de l’Etat, entraînant le creusement du déficit budgétaire du pays.
Contre performance
Mokhtar Benlamine, représentant résident du FMI à Madagascar a d’ailleurs noté une «contre-performance de Madagascar» dans ce domaine. Alors que le déficit budgétaire ne devrait pas dépasser 0,46% du PIB du pays, ce taux a atteint 0,55% en 2022. Les taxes impayées par les pétroliers en sont la principale raison. Le FMI a ce pendant félicité la révision des prix la pompe appliquée en juillet 2022. «Cela a permis de contenir en partie les effets sur le volet budgétaire des différentiels de prix», note le représentant résident de l’institution.
Les taxes impayées par les pétroliers durant l’année 2022 s’élèvent à 1.136 milliards d’ariary. Les compagnies doivent également payer 23 milliards d’ariary de redevances de secteur et 247 milliards d’ariary de redevances au niveau du Fonds routier. Pour sa part, l’Etat prévoit de régulariser les passifs par le biais des bons de trésor par adjudication. Sur ce point, Rindra Rabarinirinarison a tenu à expliquer que «Le décaissement des bons de trésor se fait par voie de décret. Les passifs des pétroliers étant déjà inscrits dans la Loi de finances initiale 2023, nous attendons donc ce décret permettant le décaissement».
Riana R.