Lors de la tournée présidentielle à Toliara, le week-end passé, bon nombre des communautés venues en masse, ont brandi des banderoles réclamant la reprise des activités de Base Toliara. Pouvant enfin s’adresser directement au président de la République, elles ont lancé un appel pour que ce projet minier, puisse reprendre ses activités.
La situation dans plusieurs communes à Toliara, est critique, à en croire les témoignages de ceux qui sont présents au stade Maître Kira Toliara, le 12 mars. Les jeunes chôment, la famine sévit, et le cyclone Freddy n’a fait qu’empirer les choses.
«Nous venons de Maromiandra, Belalanda, Ankilimalinike et Tsianisiha pour nous unir à cette cause, y compris les maires. Avec Base Toliara, nous pourrions travailler et manger à notre faim. C’est une demande et non une revendication. Il n’y a aucune entreprise qui peut nous offrir du travail ici. Mais si Base Toliara venait à ouvrir, nos enfants pourraient y travailler», s’est exclamé Jean Claude, notable à Toliara. Un appel soutenu par Perline, présidente d’une association de femmes : «Avec la réouverture de cette compagnie, nous pouvons en tirer profit», a-t-elle soulevé.
Pierre Limboraza, un autre habitant de la ville de Toliara déplore le fait qu’«il n’y a pas d’emplois pour nous à Toliara. Nous n’avons que les cyclo-pousses pour vivre. En moyenne je gagne 5.000 ariary par jour grâce au cyclo-pousse. Cela me permet d’acheter un ou deux kapoaka de riz par jour (…) Mr le président de la République, ce don que vous faites nous est précieux et nous vous en sommes très reconnaissants, mais nous avons besoin de solutions plus pérennes à savoir l’ouverture de grandes sociétés à Toliara».
Les pêcheurs montent au créneau
Pareillement, les pêcheurs des littorales voient surtout une opportunité de développer les communautés locales. Ceux regroupés au sein de l’association Akioviko se montrent optimistes tout en affirmant que l’existence de ce projet d’extraction minière, ne causera pas de dégâts sur leur zone de pêche, contrairement aux informations véhiculées.
Et d’après les propos de Manirisoa Emerand Joseph, président de l’association Akioviko : «Beaucoup de rumeurs comme quoi cette exploitation aurait des impacts sur la santé, se font entendre sur ce projet de Base Toliara. Nous avons demandé à nos confrères Vezo, mais ils démentent ces rumeurs».
Ces pêcheurs n’ont pas pu s’empêcher de comparer la situation de Toliara à celle de Taolagnaro, la zone d’exploitation de QMM. Et d’après Nomenjanahary Crépin Espérant, président des pêcheurs d’Ambohitsabo, «nous avons déjà visité QMM à trois reprises et nous n’avons constaté aucun point négatif sur cette exploitation. En outre, les pêcheurs Vezo à Taolagnaro sont équipés par QMM. Mais nous qui sommes à Toliara, nous ne recevons aucune aide. Il n’y a que Base Toliara qui est en mesure d’apporter le développement et nous sortir de la pauvreté».
Arh.