La crise dans la filière vanille malagasy persiste, malgré les concertations et l’entente entre l’Etat
et les opérateurs, pour améliorer la gestion du marché.
Au début de la semaine, des acteurs de la vanille dans la région Sava, réunis au sein de la plateforme «SOS Vanille», ont signé une pétition réclamant la dissolution du Conseil national de la vanille (CNV) et la suppression des prix plancher et des agréments. Alors que les autorités ont pris toutes ces décisions dans l’objectif d’assainir la filière, ces opérateurs prônent une «libéralisation». Ils s’appuient notamment sur la loi n° 97-046 du 19 décembre 1997 qui prévoit en partie, la libéralisation du commerce de la vanille.
Questionné à ce sujet, un opérateur dans la Sava avance que depuis le début de la campagne, la filière vanille se trouve dans un contexte d’importante confusion. « La mise en place du CNV était censée améliorer la gestion de la filière. Cependant, c’est l’effet inverse qui s’est produit» déplore-t-il.
«Nous sommes en pleine campagne d’exportation et pourtant la vanille préparée sur le marché à Antalaha, ne trouve pas preneur. Le prix est descendu jusqu’à 100.000 ariary le kilo. La situation actuelle ne garantit pas la libre concurrence du marché de la vanille», a-t-il rajouté.
Autrement dit, l’accord trouvé au mois de février entre l’Etat et les opérateurs, n’a pas réussi à apaiser la tension au sein de la filière vanille. A titre de rappel, à l’issue d’une table ronde au Palais d’Iavoloha, il a été convenu que les exportateurs agréés s’engagent à procéder à l’achat de la totalité du quota de vanille autorisée par leur agrément. Un délai de 15 jours leur a été donné à cette occasion. La vente de vanille dite «cuts» à 140 dollars, mais de qualité inférieure, a également fait partie des mesures prises durant la réunion. Visiblement, les opérateurs dans la région Sava reviennent sur leur engagement.
La campagne d’exportation de la vanille a débuté le 15 novembre 2022. 70 exportateurs ont pu renouveler leur agrément alors qu’ils étaient 92 durant la précédente campagne. Par ailleurs, 165 nouveaux demandeurs d’agrément n’ont pas reçu de réponse favorable venant des autorités.
Riana R.