Espace de rencontre de la Ceni: le dialogue de sourds des opposants

Créer un espace de dialogue inclusif, en vue d’améliorer le processus électoral, devrait être l’esprit de la rencontre d’hier au Novotel à Alarobia, entre la Ceni et les leaders politiques. Mais comme il fallait s’y attendre, les détracteurs du régime en ont profité de l’occasion pour imposer leur vision des choses et mettre sur la sellette l’organe électoral.

A l’instar des autres rencontres, les opposants ont déjà des idées préconçues à propos du processus électoral. Et, il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils tournent casque du jour au lendemain. Au contraire, les partis d’opposition vont tout mettre en œuvre pour capoter les préparatifs. Et pour y parvenir, ils vont sans cesse remettre en cause la crédibilité de la Ceni et surtout les textes électoraux. C’est pourquoi, cet espace de dialogue a viré au grand déballage explosif, en adoptant des stratégies offensives.

Pas d’entente ni de compréhension mutuelle, mais de remontrance sans retenue, à l’encontre de la Ceni, plus précisément sa composition et son mode de fonctionnement, révélant la véritable motivation de Roland Ratsiraka et consorts, en présence des re­présentants du FFKM, du gouvernement et de la société civile.

Tour à tour, Marc Ravalo­manana, Hery Rajaonarimam­pianina, Roland Ratsiraka, ou encore Hajo Andrianaina­ri­velo, n’ont pas mâché leurs mots, pour pointer du doigt l’organisation des élections, allant de la liste électorale à l’indépendance de la Ceni, sans oublier l’incompétence de celle-ci.

« Nous avons noté la volonté de la Ceni d’organiser des élections apaisées, mais auparavant, on exigeait aussi que les élections soient régulières et conformes à la Constitution », a indiqué l’ancien président Hery Rajao­nari­mampianina.

« Meeting »

« Laissez-nous nous exprimer », a lancé pour sa part l’ancien président Marc Ravalomanana, face aux dispositifs des forces de l’ordre déployés à chaque fois que son parti organise un meeting. Pour lui, de tels gestes ne pourraient mener à l’apaisement. Pour sa défense, le gouvernement a indiqué que les meetings et autres réunions publiques doivent faire l’objet d’autorisation auprès des autorités compétentes.

Malgré cela, les partis de l’opposition ne voulaient rien entendre. Après avoir tout déballé face à l’audience, ils ont quitté la salle au moment où la porte-parole du gouvernement, Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo s’est apprêtée à s’exprimer. Un véritable dialogue de sourds, mais n’empêche que les membres des partis de l’opposition sont restés pour entendre la suite des discussions.

T.N

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