L’Etat alloue près de 1.000 milliards d’ariary de subvention sur les prix du carburant, révèle une étude publiée le 25 mars. Ce système ne profite pas cependant au plus grand nombre.
Les subventions des prix du carburant ne ciblent pas réellement le plus grand nombre, notamment les consommateurs les plus modestes. Et pourtant, elles impactent considérablement les finances de l’Etat. C’est ce que révèle l’étude sur les niches fiscales et parafiscales et les bonnes pratiques de taxation et de collecte des recettes fiscales et parafiscales relatives aux ressources naturelles, présentée le 24 mars à Antanimena. Cette étude lancée par le ministère de l’Economie et des finances (Mef) avec la Banque africaine de développement (Bad), à travers le projet d’Appui à la mobilisation des recettes publiques (AMRP), vise une meilleure mobilisation des ressources internes pour que Madagascar puisse mieux soutenir ses propres projets de développement.
Le prix du carburant est subventionné à hauteur de 1.000 milliards d’ariary à Madagascar, révèle cette étude. Alors que le principal objectif de l’Etat est d’atténuer le choc de la vérité des prix auprès de l’ensemble des consommateurs à travers la subvention des prix du carburant. L’étude présentée vendredi montre que l’effet escompté ne se produit pas tout à fait. Elle rapporte notamment que les Malagasy les plus aisés ont le plus bénéficié des subventions.
« 20% les plus riches à Madagascar reçoivent 427 milliards d’ariary de subvention »
« 20% les plus riches à Madagascar reçoivent 427 milliards d’ariary et 20% les plus pauvres reçoivent 70 milliards d’ariary sur ces subventions », explique Martin Houle, expert de l’AMRP, durant sa présentation. Il ajoute que « les subventions aux énergies fossiles ont un impact réel sur les finances de l’Etat. La raison évoquée par les dirigeants politiques est de donner accès à l’énergie aux plus démunis. Mais la subvention des prix à la pompe ne cible pas directement ce qu’elle prétend vouloir aider ». Durant la troisième revue de la Facilité élargie de crédit (Fec) avec le Fonds monétaire international (FMI), le réajustement progressif des prix à la pompe suivant la vérité des prix devrait commencer à partir de l’année 2024, afin d’en finir avec les subventions.
La même étude préconise par ailleurs un meilleur équilibrage des Taxes sur les produits pétroliers (TPP) et la mise en vigueur d’un droit de douane dans les dix prochaines années. La TPP sur le super carburant est de 2,2 fois plus élevée que celle appliquée sur le gasoil. Ce qui favorise la consommation de diesel beaucoup plus polluant.
La consommation de gasoil à l’échelle nationale est de près de 620 millions de litres, soit près de 53% de la totalité des produits pétroliers consommés dans le pays. Celle du super carburant est de près
de 169 millions de litres représentant 14,7% de la consommation totale dans le pays.
Riana R.