L’écrivain et éminent membre de l’Union des poètes et des écrivains malagasy (Havatsa-Upem) Tsiloko Mahadiny, est revenu hier sur l’histoire de l’alphabet malagasy, lors d’une conférence à la FJKM Tranovato Ambatonakanga.
L’histoire retient que le 26 mars 1823, soit 200 ans hier, le souverain Radama I a signé un décret fixant les règles de l’orthographe de la langue merina, devenue plus tard le «malagasy». «L’apparition de l’écriture, vers 3300 avant JC, constitue une véritable révolution culturelle dans l’histoire de la civilisation. C’est le cas aussi, bien des siècles après, pour Madagascar qui est passé de la tradition orale à celle écrite. Il faut souligner que toute forme de communication s’est établie de manière verbale», a dit le conférencier.
Radama I s’est familiarisé avec la tradition d’écriture arabico-malagasy, connue sous le nom de «Sorabe», avant l’utilisation des signes de l’alphabet latin. «Il faut souligner que le Sorabe n’a jamais été adopté de manière officielle comme le système d’écriture dans la Grande île. Ce sont Andriamahazonoro et Ratsilikaina, conseillers du roi Andrianampoinimerina issus du Sud-est, qui ont initié son fils, Radama I au Sorabe. Il est d’ailleurs l’un des rares membres de la cour royale à maîtriser cet alphabet d’origine arabe, connu pour sa richesse et sa complexité».
Pour prêcher la bonne nouvelle et, par la même occasion, l’éducation européenne, les missionnaires protestants s’établissent sur le territoire malagasy. La toute première école ouvre ses portes au sein du palais royal le 8 décembre 1820. «L’alphabet malagasy tel que nous le connaissons, a été pensé à partir de cette époque. Le roi Radama, les premiers instruits, les missionnaires anglais David Johns et David Griffiths constituent le cerveau de cette reforme», a-t-il conclu.
Joachin Michaël