Vivement l’autoroute

Il ne passe pas une semaine sans que la RN 2, le principal axe routier du pays qui relie Antananarivo à Toamasina, ne soit to­talement bloquée suite à un accident de ca­mion. C’est la portion de route entre la capitale et Moramanga qui est surtout concernée. Il arrive même que ce type d’accident survienne deux à trois fois dans une semaine. Et à chaque fois, la scène est spectaculaire.
Les raisons de ces accidents sont multiples. Actuellement, c’est l’état de la route qui en est la première cause. Il y a tellement de trous sur la chaussée que les camions se trouvent en ballotage permanent. Fina­le­­ment, ils se renversent sur le côté. Cet état des routes n’est pas l’unique cause de ces accidents car, même si la route était bien entretenue, il en survenait toujours.
Tout compte fait, on peut considérer que le tracé originel n’était pas fait pour les camions avec les centaines de bi­furcations et les nombreuses pentes. Mais fau­te d’une autre solution, les camions doivent emprunter cette voie. Comme toujours, le système de freinage des ca­mions est ainsi mis à rude épreuve. Et la moin­dre défaillance de ce système peut se terminer en un tragique accident.
On n’a jamais pensé à agrandir la largeur de la route si bien que lorsque deux camions se rencontrent, à chaque fois on évite de peu un accident. D’autant plus que les camions qui circulent sur cet axe sont de plus en plus imposants. A savoir si leurs normes correspondent encore à celles qui sont autorisées à circuler sur cette voie. Certaines ressemblent à de véritables mastodontes.
En cas d’accident, les préjudices sont importants pour tout le mon­de. Pour le camionneur et ses aides, c’est avant tout une question de vie ou de mort. En effet, presque sur toute la longueur de la route, un des côtés est toujours bordé d’un ravin. Une chute serait forcément fatale. C’est pourquoi les chauf­feurs prennent toujours le maximum de précaution sur cette voie.
Pour le propriétaire, en cas d’accident, c’est la perte totale. Et bien souvent, en plus des dommages sur le camion qui entraineront à coup sûr d’importants frais de réparation, c’est tout le fret transporté qui est mis au compte des pertes. Il faudra alors dé­dommager le client. A moins, bien entendu, que l’assureur accepte de prendre en charge tous les dommages. Ce qui n’est jamais acquis d’avance.
Les autres usagers sont également victimes de ces accidents provoqués par les camions. Comme la circulation est totalement coupée, les voyageurs doivent faire preuve de patience le temps que le ou les ca­mions accidentés soient dégagés. Des fois, cela demande toute une journée, si ce n’est pas plus. Vivement l’autoroute !

Aimé Andrianina

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