Chaque année, hommages et commémorations du 29 mars se succèdent et se ressemblent, permettant d’assurer le devoir de mémoire auprès des jeunes. Une tradition bien ancrée pour maintenir l’histoire vivante et mieux la transmettre de génération en génération. Et, la cérémonie est solennelle : dépôt de gerbes, exposition, diffusion de chants patriotique à la radio et à la télé… pour rallumer cette flamme et sauvegarder l’héritage des anciens combattants.
76 ans après l’insurrection, la flamme patriotique de nos ancêtres est-elle bien entretenue ? Cette question s’adresse à la jeunesse malagasy qui au fil des décennies, semble tourner le dos à cet idéal patriotique qui a façonné l’histoire de Madagascar. La jeune génération n’a connu cet événement qu’à travers des ouvrages et sur les bancs de l’école. Pour la majorité de ces jeunes, le seul reflet du passé se résumerait aux récits et les commémorations, mais cela est loin de réveiller le patriotisme en eux, le sentiment d’appartenance à une patrie, face aux défis de développement.
Il n’est donc plus question de prendre les armes, encore moins de se rebeller contre une puissance étrangère, puisque l’indépendance a déjà été acquise, il y a plus de 60 ans. Pour dire qu’à travers l’histoire, la jeunesse devrait s’impliquer dans la vie politique du pays et apporter sa pierre à l’édifice, tout en étant consciente de la valeur du devoir de mémoire.
A vrai dire, le moment est venu de reconstruire ce patriotisme et d’en faire un instrument au service de la nation et un outil de développement. Et, la jeunesse devrait être au premier plan, comme acteur clé pour impulser le changement porteur de sens. Mais pour ce faire, il est important de faire vibrer cette fibre patriotique chez les jeunes, gage de l’émergence.
Tsilaviny Randriamanga