L’homme s’adapte à tout

Madagascar compterait encore des dizaines de milliers de cas de tuberculose. Peut-être que comparé à l’effectif de la population nationale, ce chiffre est insignifiant pour un pays sous-développé et classé parmi les pays les plus pauvres du monde par les organismes internationaux. Mais cela fait toujours beaucoup.

Et quand on sait que d’autres maladies telles que le paludisme, la bilharziose, le choléra, la peste … pour ne citer que les principales maladies infectieuses auxquelles est exposée la population malgache, sévissent toujours, on peut se demander si cette population ne présente pas une certaine résistance naturelle contre toutes ces maladies.
Effectivement, malgré l’existence de toutes ces maladies qui sont, soit dit en passant, susceptibles de créer des ravages, le nombre de
la population ne cesse d’augmenter et cela surtout, en milieu rural. Il serait trop prétentieux de dire que les services de santé publique fonctionnent à merveille dans le pays et que cela expliquerait la situation.

On sait trop bien les énormes difficultés que rencontre la population rurale pour accéder à des services de santé publique de proximité. « De proximité » n’est pas le nom juste parce que certaines personnes doivent parcourir des dizaines de kilomètres à pied avant qu’elles ne bénéficient des premiers soins nécessaires.
Et là, on ne tient pas encore compte des autres facteurs qui sont également de nature à décimer la population, entre autres, la malnutrition, la famine suite à la sé­cheresse, sans compter les autres maladies, an­ciennes ou nouvelles tel que le coronavirus. La liste serait trop longue si on les énumérait toutes. Mais la population malgache est dotée d’une capacité de résistance et de résilience exceptionnelle.

Bien sûr, nul n’enviera jamais leur situation, mais l’exemple de tous ces sans-abri dans la capitale qui fouillent les bacs à ordures, à longueur de journée, pour trouver de quoi subsister, donne une idée de cette adaptation. Bien que vivant au milieu de tout un tas d’immondices, beaucoup sont toujours bien portant.

Leur progéniture gran­dit dans un milieu non favorable qui normalement ne devrait pas permettre l’épanouissement de l’homme. Bien souvent, on se pose la question de sa­voir s’ils ne jouissent pas d’une im­munisation totale contre tous les virus existant dans ces bacs à ordures. Car au­tre­­ment, on aurait dû les voir giser ici et là.

On peut bien essayer de les imiter et plonger dans ces mêmes bacs à ordures. Quels seraient les résultats ? Ce qui est certain, c’est qu’on s’en sortirait avec une di­zaine de maladies au moins. Mais, quoi qu’il en soit, il n’est pas forcé que l’issue soit fatale car l’homme s’adapte à tout.

Aimé Andrianina

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