Responsabilité partagée

Le dernier accident de la circulation qui s’est produit sur la rou­te reliant Taolagna­ro à Ambovombe, fait hé­risser les cheveux sur la tête quand on apprend que des passagers sont restés bloqués dans le taxi-brousse qui a pris feu.
On ne sait pas s’ils étaient encore vivants ou non au moment où le feu est survenu, mais toujours est-il que, rien qu’à la pensée de ces corps carbonisés à l’intérieur alors que les autres passagers rescapés ne pouvaient rien faire, laisse entrevoir le drame qui est survenu.
Effectivement, c’est un véritable drame. Si d’habitude, chaque fois qu’un accident de la circulation survient sur les routes nationales, c’est toujours le mauvais état de la route qui est mis en cause. Cette fois-ci, il s’agit d’une défail­lance mécanique. Ce se­rait la rotule qui se serait déboitée, entrainant le renversement du véhicule.
Même si leur mise en circulation ne date pas de Mathusalem, les con­ditions dans lesquelles ils sont exploités entrainent leur détérioration rapide. Pour beaucoup, à voir leur allure, certains camions transformés en taxi-brousse ressemblent à de véritables épaves. Mais ils roulent toujours.
Et le rythme d’exploitation soutenu afin de les rentabiliser au maximum ne permet assez souvent de réviser toute la mécanique. Pour certains, on se demande bien comment ont-ils pu passer avec succès les visites techniques, vu leurs états. On remarquera un man­que d’entretien manifeste.
Or d’aucuns ignorent que plus le véhicule est âgé, plus il a besoin d’être entretenu. On peut penser à toutes ces vieil­les voitures de collection qui sont véritablement bichonnées par leurs propriétaires.
En ce qui concerne les transports publics, en particulier les quatre roues, normalement, cha­­que véhicule devrait être doté d’extincteurs en vue de lutter contre tou­t incendie éventuel. On peut se demander si cette mesure de sécurité a été respectée.
On doute fort que des extincteurs étaient dis­ponibles pour combattre le feu car les autres passagers rescapés étaient complètement désarmés face au feu. Bien souvent, on sait bien que dans ces types de véhicules, même s’il en existe, ils ne sont pas opérationnels.
Ils sont là juste pour respecter le code de transport public qui exige la présence de tels moyens de combat contre le feu. Or, on sait bien que ce type de matériel doit être souvent révisé dans des délais bien précis. Ce qui, certainement, n’est pas suivi.
Dans ces conditions, à qui la faute si ces règles ne sont pas res­pectées ? Aux propriétaires des véhicules qui laissent fai­re, laissent aller dont le seul souci est le versement quoi qu’il se passe ? Aux responsables de la sécurité routière qui n’effectuent pas convenablement les contrôles ? En tout état de cause, on ne peut parler que d’une responsabilité partagée.

Aimé Andrianina

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