Fuite de la conversation du Président: une dizaine de personnes visées par une enquête

La conversation téléphonique entre le président, Andry Rajoelina et le Seg, le général Serge Gellé, ayant fuité sur les réseaux sociaux, continue de défrayer la chronique politique. Une enquête a été ouverte, plaçant sur la sellette une dizaine de personnes.

Lors d’une conférence de presse, hier au Toby Ratsimandrava, la Gen­darmerie nationale a fourni plus d’explications sur cette affaire. La divulgation non autorisée d’une conversation privée, est une violation du secret des correspondances qui donne lieu à des poursuites pénales, a souligné le Directeur de la Police judiciaire (DPJ) auprès du commandement de la Gendar­me­rie nationale, le général Mbina Nonos Mamelison. Et de confirmer l’authenticité de cet enregistrement. Il s’agit d’une conversation téléphonique entre le chef de l’Etat et le Secrétaire d’Etat chargé de la Gendarmerie nationale (SEG), le général Serge Gellé.
Dans ce message téléphonique, on peut reconnaître la voix du président de la République qui donne des consignes au Seg, à propos de l’affaire d’un jeune homme, un tireur de pousse-pousse brutalisé à Sambava, parce qu’il portait un tee-shirt du parti présidentiel, mais aussi à l’intervention des forces de l’ordre au sein d’un campus universitaire.
« Le SEG a envoyé la conversation dans le groupe de discussion sur Whatsapp de la Gendarmerie pour faire passer les consignes du chef de l’Etat aux hommes, sous ses commandements », a expliqué le général Mbina Nonos Mameli­son. Mais à la grande surprise de tout le monde, cet échange s’est retrouvé publié sur les réseaux so­ciaux.

Groupe de discussion
D’après la première conclusion de l’enquête sous l’égide de la Direction du système des informations et technologie et du Service de lutte contre la cybercriminalité de la Gendarmerie nationale, la conversation What­sapp a fuité. Pour l’heure, une dizaine de personnes faisant partie de ce groupe de discussion font l’objet d’une enquête.
« L’enquête avance et on connaît désormais les personnes qui auraient fait fuiter cette conversation, mais aux fins du respect du secret de l’instruction et de la présomption d’innocence, je ne suis pas encore autorisé à avancer des noms », a poursuivi le DPJ de la Gendarmerie nationale.
Par ailleurs, les responsables au sein de la Gendar­merie nationale n’ont pas précisé si les présumés auteurs de la fuite sont des civils ou des éléments des forces de sécurité. Les résultats de l’enquête sont très attendus. En tout cas, ces détails devront être connus d’ici quelques jours ou quel­ques semaines, après la conclusion. Toute­fois, le général Mbina Nonos Mame­lison a souligné qu’aucune arrestation n’a eu lieu pour le moment.

Tsilaviny Randriamanga

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