Les violences gynécologiques et obstétricales (VGO) sont des actes commis notamment par les médecins et sagefemmes durant les consultations gynécologiques et accouchements sans le consentement de leurs patientes. Des actes que Douleur sans frontière (DSF) qualifie de violences silencieuses qu’il faut en parler face à leur ampleur actuelle. Cela, en marge du lancement du projet « Ampela tsara karakara, lavitry ny fanaintainana » ou « Femmes bien traitées, loin de la douleur » au jardin d’Antaninarenina hier.
L’objectif est d’améliorer la prise en charge médicale des femmes à Madagascar, notamment pour les pathologies gynécologiques douloureuses et cancéreuses, ainsi que de développer l’appui psychologique afin de lutter contre les VGO.
Financé par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) à travers le fonds La Francophonie avec Elles et mis en œuvre à Antananarivo et Mahajanga, ce projet ciblera 1.100 femmes et soutiendra également 200 soignants et matrones. Les cibles seront soit enceintes, soit atteintes du cancer du col de l’utérus ou de pathologies gynécologiques douloureuses ou encore victimes de VGO.
Des actes non justifiés
En général, les VGO ne sont pas toujours médicalement justifiées. Cela, à l’exemple de l’abus dans le recours à l’incision du périnée (épisiotomie) afin de faciliter la sortie du bébé ou à la césarienne au cours de l’accouchement. Il faut souligner également les propos sexistes, les réflexions déplacées ainsi que les remarques désobligeantes commises par le personnel soignant. « Le non-port de gants lors d’une consultation gynécologique est une forme de VGO, frôlant ainsi l’attouchement sexuel », a indiqué un médecin. Il précise ensuite que dans la majorité des cas, ces actes ne sont pas volontaires, mais relèvent tout simplement de la négligence, de mauvaises habitudes et de manque de dialogue dont les patientes sont toujours les victimes.
Sera R.