Inquiétante recrudescence de suicides chez les jeunes. L’Observatoire de la jeunesse tire la sonnette d’alarme tout en faisant appel à une prise de responsabilité de l’Etat pour stopper ce phénomène.
Alarmante. Les tentatives de suicide se multiplient chez les jeunes. Quinze jeunes ont mis fin à leurs jours en l’espace d’un mois, dont 6 femmes et 9 hommes, âgés entre 16 et 28 ans, a alerté l’Observatoire de la jeunesse, hier lors d’une conférence qui s’est déroulée au Batîment Safidy à Ambatonakanga. Ces cas sont survenus dans les régions Analamanga, Vakinankaratra, Amoron’i Mania, Analanjirofo… selon les précisions.
« Outre les raisons affectives comme la déception amoureuse, les raisons socio-économiques sont également parmi les grandes causes de suicide chez ces 15 victimes », a indiqué la vice-présidente de l’Observatoire de la Jeunesse, Fi Indrafonjanahary.
« Privés d’emploi et donc de revenus alors qu’ils ont des charges familiales, ces jeunes se retrouvent impuissants et tombent facilement dans la dépression, ce qui les conduit à se suicider », a soulevé Andry Razakamanana, psychologue.
Selon ce spécialiste des comportements humains, « Socialement parlant, le suicide est un signe révélateur de nombreux troubles au sein de la société. Sur le plan scientifique, la dépression excessive pourrait amener quelqu’un à se donner la mort. Le problème réside dans le fait que les victimes, surtout les jeunes, ne bénéficient pas d’accompagnements appropriés pour pouvoir surmonter la situation ».
Recommandations
Face à cette urgence, l’Observatoire de la jeunesse fait appel à une prise de responsabilité de l’Etat, en commençant par la redynamisation des dispositifs d’écoute pour les jeunes. En effet, l’écoute constitue un volet très important dans l’accompagnement des personnes suicidaires, selon le témoignage d’un survivant ayant assisté à la conférence d’hier.
« Mis à part ces 15 victimes en l’espace d’un mois, beaucoup d’autres jeunes développenet également des comportements suicidaires à en juger le nombre de conversations privées que nous avons reçues dernièrement ainsi que la prolifération des groupes privés sur les réseaux sociaux véhiculant le suicide », a alerté Fi Indrafonjanahary.
Pour y remédier, l’Observatoire de la jeunesse incite le ministère des Sports et de la jeunesse à renforcer l’éducation des jeunes sur l’usage à bon escient de l’internet ou « internet of good things ». Puisque certains cas de suicide sont également liés à la consommation de drogue, comme c’était le cas dans le nord du pays, l’Observatoire de la jeunesse recommande également le renforcement de la lutte contre la prolifération des drogues.
Fahranarison