Braquage d’un cash point: un jeune « autiste » se retrouve sous les verrous

Selon une publication de l’association Autisme Mada­gas­car sur son site, un jeune autiste SDF d’une quinzaine d’années se trouve actuellement en détention préventive à la Maison centrale d’Antsi­rabe. Après avoir forcé la porte d’un cash point en l’absence du propriétaire, il a éparpillé les 3 millions d’ariary du coffre dans la rue. Appré­hendé par la police et déféré au parquet, il est placé sous mandat de dépôt depuis six mois.
Comme il fait souvent des crises autistiques se traduisant par des violences auprès de ses codétenus ou par des automutilations, surtout quand il a faim, des proches de détenus ont alerté l’antenne d’Autisme Madagascar du Vakinanka­ratra. Depuis, des démarches ont été entreprises auprès de la Justice pour confirmer ou non son handicap à travers un diagnostic et agir en conséquence. En attendant, l’association se mobilise pour chercher sa famille et trouver en même temps des alternatives pour sa prise en charge.
Le tribunal d’Antsirabe a ordonné hier un diagnostic par un psychiatre. L’affaire repassera devant le juge dans 10 jours.

Un dilemme

Le dilemme persiste. Etant donné qu’il n’est pas responsable de ses actes, qui va s’occuper de lui si le tribunal le libère ? Il va récidiver s’il se retrouve de nouveau dans la rue. S’il reste en prison, les détenus et les agents pénitentiaires ne supportent plus ses crises autistiques. L’interner dans un asile ne fait qu’empirer son cas, car un autiste n’est pas un fou.
L’association rappelle ainsi que l’autisme est un état et non pas une maladie curable. Seule une prise en charge adaptée peut améliorer la situation des autistes. Elle lance ainsi un appel à l’Etat pour considérer de près leur sort afin qu’une telle situation ne se reproduise, d’autant plus qu’un enfant sur cent est né autiste.

Sera R.

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