Mis en sourdine depuis plus d’une décennie, le mini-festival Feo sy Aponga (Voix et percussions), a de nouveau résonné au Sehatra Maitso Analamahitsy, samedi. Sur le devant de la scène, les groupes Taratra Analamahitsy, Singa, Rakotofrah Junior, Bakomanga, Akon’ny Rova, la compagnie Rary et l’école Rary, ont redonné vie à la musique folklorique malagasy.
Un après-midi riche en couleurs. Des styles aussi variés que le vakisôva, le vakodrazana, le dihy rary et l’aponga rary, ont émerveillé le public du théâtre de verdure d’Analamahitsy. Vêtue de vert et de blanc, la troupe de sôva Akon’ny Rova a donné un avant-goût de son tout premier album en gestation intitulé « Tanànanay ».
« Cet album rend hommage à notre ville d’origine. Le Sôva donne souvent une mauvaise image de la société. Il est même aujourd’hui associé aux bas quartiers d’Antananarivo. Nous voulons casser ce stéréotype d’autant que la Haute ville, en plus d’être un site d’importance historique, est également considérée comme un lieu de vie prestigieux », argumente Andrianina Rakoarimanga, vocaliste du groupe.
« Ce courant musical destiné exclusivement à la gent masculine, trouve son origine durant la période royale. A l’époque, le sôva était un instrument de revendication sociale et d’expression de la liberté et d’égalité. Plus tard, c’est devenu un héritage qui se transmet de génération en génération », a ajouté Tokiniaina Rakotomalala.
Organisé à l’initiative de la compagnie Rary d’Ariry Andriamoratsiresy, Feo sy Aponga voit le jour en 2011 à l’Alliance française d’Antananarivo avec la participation des groupes Akon’ny Rova, Revamanga et Rakotofrah Junior. Et cette deuxième édition cible le jeune public en milieu scolaire, avec un atelier de percussion et de danse, animé par la compagnie Rary.
« L’objectif est de redonner ses lettres de noblesse à notre patrimoine culturel immatériel et par la même occasion, de vulgariser les arts indépendants, qui ne font pas appel à la sonorisation, au logistique ni aux grandes infrastructures pour pouvoir être véhiculés auprès du public », conclut Ariry Andriamoratsiresy.
Joachin Michaël