Opérationnelle depuis quelques mois, l’Agence de recouvrement des avoirs illicites (Arai), procède actuellement à la saisie et confiscation des biens mal acquis, y compris le gel des comptes bancaires appartenant aux personnes ou entités impliquées dans des infractions liées à la corruption, tant au niveau national qu’international.
A ce jour, l’agence a gelé au total 5,720 milliards d’ariary de comptes bancaires. Pour l’heure c’est un chiffre provisoire, selon le DG de l’Arai, Aimé Rasoloarimanana, sachant que l’agence est encore en pleine investigation en collaborant avec les banques.
« Nous discutons en permanence avec les banques pour leur demander, entre autres, les relevés bancaires des personnes soupçonnées, en vue notamment de connaître le solde réel de chaque compte. Bon nombre de nos demandes attendent encore des réponses », soutient le DG de l’Arai, hier au Cénacle d’Amparibe.
Avoirs extérieurs
Pour l’heure, ces comptes gelés sont ouverts dans des banques localisées sur le territoire national. Toutefois, l’Arai se donne aussi comme défi de bloquer les comptes bancaires en dehors du territoire national. Pour cela, elle prévoit une collaboration avec d’autres structures ayant la même mission dans les pays où sont déposées les liquidités acquises de manière illicite. Ces sommes seront transférées à Madagascar et versées au Trésor public, selon toujours Aimé Rasoloarimanana.
Dans le même registre, l’Arai a également saisi des biens acquis de manière illicite, à l’instar notamment des véhicules. Depuis sa prise de service, l’Arai a saisi sur ordre de la Justice, 182 véhicules dont des camions, des véhicules tout terrain… 19 d’entre eux sont stockés sur les sites de conservation de l’Arai, a expliqué Aimé Rasoloarimanana. Il s’agit pour la plupart de biens appartenant à des fonctionnaires, particuliers, hauts responsables ou encore de sociétés impliquées dans les infractions liées à la corruption ou au financement du terrorisme.
Vente aux enchères
Quant au sort de ces biens gardés, l’Arai a déjà reçu des décisions de justice l’autorisant à procéder aux ventes aux enchères. Pour ce faire, l’Arai renforce sa collaboration avec les autres entités concernées, à l’instar de la Chambre nationale des huissiers et des commissaires-priseurs de Madagascar. Ces officiers ministériels ont pour mission de procéder à la formalisation de toutes les procédures liées à la saisie ainsi que la vente aux enchères des biens confisqués sur décision de la justice.
Tsilaviny Randriamanga