Hépatite B: 8 à 25% de la population affectée

L’hépatite B tue lentement et n’est détectée, pour la plupart des cas, qu’aux stades des complications. Pourtant, le système de prévention comme la vaccination n’est pas à la portée de tous à Madagascar. Un partenariat avec une association de spécialistes américains apporte une lueur d’espoir dans la lutte contre cette maladie au pays.

Méconnue du grand public. L’hépatite B est très répandue à Madagascar avec une prévalence de 8 à 25%. Pour­tant, « Les malades ne se rendent à l’hôpital pour se faire soigner qu’après l’apparition des signes de complication comme les vomissements de sang, le gonflement du ventre… », a indiqué le Pr Rado Ramanampamonjy, gastro-entérologue et hépatologue du Centre hospitalier universitaire Joseph Raseta Befelatanana (CHU-JRB).
Les malades ne savent pas en général qu’ils sont victimes de l’hépatite B, ce qui conduit au retard de la prise en charge de la maladie. De plus, la faiblesse du système de prévention comme la vaccination complique la lutte contre cette pathologie. « Le ministère de la Santé a mis en place un programme de vaccination, mais ce n’est pas toute la population, ni tous les enfants qui en bénéficient, encore moins les nouveaux nés », a regretté notre source.
Une précieuse collaboration avec des spécialistes étrangers, dirigés par le Pr David Hilmers, astronaute et médecin américain, permettra d’améliorer la prévention et la prise en charge de cette maladie dans le cadre du projet « Hepatite free ». L’équipe américaine, en visite à Madagascar la semaine passée, et les spécialistes malgaches qui vont participer à ce projet ont partagé avec la presse les tenants et aboutissants de cette initiative.

Connaitre son statut sérologique
Limiter la transmission mère-enfant au moment de la naissance est une priorité. « Toutes les femmes enceintes consultant les grands hôpitaux de la capitale pour des consultations prénatales seront testées. Celles qui ont besoin de traitement seront traitées pour éviter la transmission mère-enfant et les nourrissons à risque à la naissance seront tout de suite vaccinés », a souligné le Dr Andry Lalaina Rakotozafindrabe, interniste chef de clinique en hépato-gastroentérologie au CHU-JRB.
« Le traitement est nécessaire pour réduire la douleur, éviter les complications et di­minuer les charges économi­ques de la famille et du gouvernement. Et le plus important consiste à limiter la propagation de la maladie. Dans ce sens, le projet sensibilisera et informera le public sur des thèmes comme : comment savoir son statut sérologique face à l’hépatite B et comment vivre avec pour limiter sa propagation », a préciser le Pr David Hilmers.

Fahranarison

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