Liberté de la presse: beaucoup d’obstacles à surmonter

Madagascar a célébré hier la Journée mondiale de la liberté de la presse, sous le thème, « Façonner un avenir de droits : la liberté d’expression comme moteur de tous autres droits de l’homme ». Une presse libre, selon la ministre de la Culture et de la communication (MCC), Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo, qui fait face à des obstacles dont l’accès à l’information, estime l’Ordre des journalistes de Madagascar (OJM).

«Le métier de journaliste est totalement libre à Madagascar», déclare la MCC lors de son allocution. D’après elle, les journalistes peuvent exercer leur fonction en toute liberté sans aucune contrainte. Une liberté garantie par la loi 2020-006, relative à la loi sur la communication médiatisée.
Malgré tout, certains obstacles constatés menacent cette liberté. Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo a cependant précisé que «l’Etat n’a jamais entravé la liberté de presse.»

Désinformation
«Nombreux journalistes ne maîtrisent pas leur métier et tombent dans la désinformation», explique-t-elle. Elle ne fait pas seulement référence aux réseaux sociaux mais à tous les médias en général. «Il est difficile de distinguer le vrai du faux, parmi toutes les informations sur le net. Ce n’est plus de la liberté mais un frein à la démocratie», déplore-t-elle. Quoi qu’il en soit, le niveau de formation des journalistes reste encore faible à Madagascar.
«Le journalisme est le seul secteur qui recrute des professionnels n’ayant pas suivi de formations journalistiques», a fait savoir la MCC.

Obstacles à l’accès à l’information
La présidente de l’OJM, Monica Rasoloarisoa, partage cette opinion. Elle déplore le fait que les citoyens aient du mal à démêler les fausses nouvelles des vraies. Mais elle a surtout soulevé le difficile accès à l’information.
Néanmoins, «Nous avons constaté dernièrement que certaines sources sont fermées aux journalistes, particulièrement celles provenant de l’Etat», regrette-t-elle. Des journalistes se seraient en effet plaints auprès du bureau de l’OJM, d’avoir été refoulés par les responsables ne souhaitant pas communiquer les informations dont ils auraient besoin. Cette pratique bafoue carrément la liberté de la presse.

«Et si on commençait par faire appliquer ces droits aux journalistes ?», avance-t-elle. Pour elle, les journalistes ont le droit d’obtenir les informations et de les publier. A noter que près de 2.000 journalistes ont déjà obtenu leur carte de presse dans tout le pays.

T.N

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