Milieu entrepreneurial : le secteur privé face à la corruption

Les groupements patronaux s’engagent dans la lutte contre la corruption des affaires. Le Grou­pement des entreprises de Madagascar (Gem), le groupement du patronat malagasy (Fivmpama) ont signé un nouveau partenariat, avec le bureau indépendant anti corruption (Bianco), hier à Ambohibao.

Le secteur privé malgache entend assainir le monde des affaires, en proie à la corruption. D’une durée de deux ans, ce partenariat tripartite prévoit d’accompagner les opérateurs adhérents aux deux groupements, à la mise en place du Système de management anti-corruption au sein des entreprises et de dénonciation. Promouvoir l’éthique en entreprise et prévenir les conflits d’intérêt politico-financiers favorisant la con­currence déloyale et le mo­nopole dans les marchés publics…
Lors de son allocution, Thierry Rajaona, président du Gem a pointé du doigt certaines pratiques des «opérateurs agissant pour leur propre intérêt».
«En tant que groupement professionnel, nous ne pouvons pas cautionner ce genre d’infraction. Nous ne sommes pas là pour condamner qui que ce soit. Nous laissons cette tâche à la justice», souligne-t-il.
Le président du Gem déplore également la régression de la lutte contre la corruption à Madagascar, du­rant ces dix dernières an­nées. «En l’espace de dix ans, l’indice de perception de la corruption dans le pays, a reculé. Madagascar a obtenu un score de 32 points sur 100 en 2012. Ce score est de 26 points sur 100 en 2022», ajoute-t-il.
Pour sa part, Laza Eric Donnat Andrianirina, directeur général du Bianco a attiré l’attention sur la corruption dans le secteur pri­vé, un sujet moins abordé par rapport aux autres maux qui touchent le secteur pub­lic et qui sont étroitement liés.
«La contribution du secteur privé dans la lutte contre la corruption est souvent minimisée. Et pourtant, les opérateurs ont une importante responsabilité de mettre un terme aux menaces de corruption politique. Cela ne devrait pas avoir lieu si on améliorait la gestion et l’utilisation des ressources financières disponibles», selon le DG du Bianco.

Riana R

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