Non payés depuis quatre ans, les enseignants vacataires de l’Ecole supérieure polytechnique d’Antananarivo (Espa) ont décidé de suspendre les cours jusqu’à nouvel ordre. Cette décision risque de s’étendre dans l’ensemble des universités publiques où les enseignants vacataires sont confrontés à la même situation. Cela ne manquera pas de porter atteinte à l’enseignement dans les universités où plus de 50% des enseignants sont vacataires.
«La patience a des limites. Nous n’avons perçu que 25% de nos indemnités pour le compte de 2018-2019», a clamé Miranto Jacharie Rakotomanana, représentant des enseignants vacataires de l’Espa. C’était hier, à l’issue de l’assemblée générale du Syndicat des enseignants-chercheurs et chercheurs-enseignants de l’enseignement supérieur (Seces), section Antananarivo, qui s’est tenue à Ankatso. «Face à cette situation, nous allons suspendre les cours à compter du mardi 9 mai», a déclaré notre source.
Une disposition soutenue par le Seces Tanà qui condamne cette forme de dévalorisation et d’irrespect des droits des enseignants. «Le Seces Tanà s’adresse à l’Etat face à cette réalité qui met en danger l’enseignement supérieur et les recherches scientifiques», a soutenu son président,
le Pr Sammy Grégoire Ravelomanana. Toujours est-il que l’Espa, qui figure parmi les grandes Ecoles de l’Université d’Antananarivo, compte majoritairement des enseignants vacataires.
Cette école compte actuellement près de 150 de vacataires pour moins d’une centaine d’enseignants titulaires. Une situation presque similaire dans l’ensemble des universités publiques. «64% des enseignants à l’Université d’Anta-nanarivo sont des vacataires et 75% pour l’Université de Toamasina. En cas d’arrêt de travail des vacataires, qui ne peuvent pas faire l’objet d’une réquisition par l’Etat, les universités publiques ferment automatiquement leurs portes», a ajouté le n°1 du Seces Tanà.
Statut particulier
Les enseignants vacataires de l’Espa demandent également au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique la transparence du recrutement et la mise en place d’un statut clair régissant les vacataires. «Des requêtes pour mieux gérer l’enseignement supérieur et accorder un certain respect à notre travail», a enchaîné Miranto Jacharie Ravelomanana.
Le Seces Tanà a également lancé un «gentil rappel» à l’Etat concernant leurs revendications à l’occasion de l’AG d’hier. «Des revendications que nous entendons mener pacifiquement jusqu’à un certain moment. Mais nous n’écartons pas le chemin de la grève à défaut d’une réaction à temps des responsables. Une telle décision ne semble pas si lointaine pour l’université d’Antsiranana, qui envisage de fermer le campus à compter de fin mai», selon le Pr. Sammy Grégoire Ravelonirina.
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