Comme l’a déjà annoncé le ministère de l’Energie et des Hydrocarbures (MEH), la Jirama serre la vis aux mauvais payeurs, suivant sa feuille de route de redressement. La Société d’Etat procède aux coupures d’électricité, à l’encontre des abonnés qui ont des factures impayées.
Les interventions pour les impayés de facture d’électricité, synonymes de coupures, se suivent et se ressemblent auprès de la Jirama, sans préavis. D’après les chiffres de la Jirama, 18% des abonnés (entreprises et particuliers) accumulent des factures impayées qui s’élèveraient à 47,6 milliards ariary. Et, la Jirama n’a d’autres choix que de couper l’électricité des clients mauvais payeurs. Cela engendre un gap à plusieurs centaines de milliards.
Avec 600.000 abonnés en électricité et 200.000 abonnés en eau que compte la Jirama, elle devrait réaliser un chiffre d’affaires mensuel de 92 milliards ariary en moyenne. Mais, à cause des factures impayées, la société d’Etat, est loin du compte.
Le contrat d’abonnement qui lie le client à la Jirama, donne le plein droit à la compagnie de couper l’électricité et/ou l’eau lorsque les délais de paiement ne sont pas respectés. La Jirama précise que le montant des arriérés de paiement figure dans la facture envoyée à chaque fin du mois aux abonnés. Elle rappelle que tout impayé, s’il y a, fera toujours l’objet d’un rappel. «Et en cas de coupure, il y a toujours une possibilité d’échelonnement de paiement de cumuls des arriérés», informe-t-on au niveau de la société d’Etat.
Aussi bien pour les particuliers que pour les «gros clients», «La régularisation de paiement garantit le rétablissement de l’électricité et/ou de l’eau coupée dans les 24 heures qui suivent le paiement des arriérés», précise la Jirama. Cela peut se faire le jour même de paiement si celui-ci figure dans le «Planning de remise du jour».
Ces derniers semaines, malgré la grogne, les abonnés concernés, se sont précipités auprès des agences de la Jirama qui ne désemplissent pas, pour régler leurs factures. A ce sujet, la Jirama fait part de la mise en place de groupes de secours, pour éviter l’engorgement des caisses.
Des centaines de milliards ariary d’arriérés
Jusqu’à l’heure, l’Etat demeure l’un des plus mauvais payeurs de la Jirama, à en croire Solo Andriamanampisoa, l’actuel ministre de l’Energie et des Hydrocarbures qui occupait alors le poste de président du Conseil d’administration de la Jirama. Il a confié que l’Etat devait à la Jirama 375 milliards ariary d’arriérés dont la moitié serait constituée par les factures impayées des universités. En juillet 2022, les factures impayées pour les particuliers et les entreprises s’élèveraient à 210 milliards ariary.
A cette époque, la solution avancée pour éviter un cumul de factures, était de basculer vers les compteurs prépayés. Le Conseil des ministres du 30 mars a adopté le décret fixant les modalités de basculement en mode prépayé des compteurs «Catégories Administration». Ledit décret a été rendu public le 2 mai par le ministère de l’Energie et des Hydrocarbures. Les établissements concernés ont jusqu’au 31 décembre pour remplacer leurs compteurs.
Le problème de non paiement des factures Jirama de la part de l’administration semble jusque-là résolu, en quelques sortes, dans la mesure où les subventions allouées par l’Etat à la Jirama compensent d’une certaine manière ces arriérés. Pour 2021, les subventions de l’Etat pour la Jirama se sont élevées à 340 milliards ariary, contre 500 milliards ariary l’année dernière.
Arh.