Bonjour l’insécurité

L’affrontement en­tre les forces de l’ordre et les zazafotsy (milices villageoises) à Ma­nerinerina et Anjiajia qui s’est soldé par la mort de 7 personnes dans les rangs de la milice villageoise a marqué les esprits. Le bilan est lourd pour une histoire qui ne vaut quand même pas qu’on en perde une seule vie.
On sait bien quand ça commence, mais on ne pourra jamais prévoir à l’avance quand cela va se terminer. Après ce drame, il existera toujours une certaine animosité entre les deux parties, à sa­voir les forces de l’ordre et les milices villageoises. L’esprit de vengeance persistera toujours.
A la moindre occasion, tout peut s’envenimer. Ce sera l’escalade de la violence. En fin de compte, on sera loin d’atteindre l’objectif ulti­me : apporter la sécurité dans localités avoisinantes. C’est le contraire de l’effet escompté initialement qui surviendra. Et c’est la population qui en souffrira.
Le vrai problème est que les jeunes qui composent les milices villageoises n’ont jamais bénéficié de la moindre formation militaire ou même para militaire et pour beaucoup, d’éducation civique. A ce titre, la discipline est une va­leur qui leur est incon­nue. De plus, une fois investis du titre de zazafotsy, ils se croient tout permis.
Si les milices villageoises sont mises en place, c’est dans le but d’assurer un peu plus de sécurité dans la localité compte tenu de la dé­faillance des forces de l’ordre en raison de l’insuffisance de leur effectif. Et qui d’autres que les jeunes de la localité pourraient apporter ce minimum de sécurité ?
Tout au moins, il aurait fallu qu’ils aient été bien encadrés par des personnes ayant les compétences requises en matière de sécurité et surtout capables d’instaurer un minimum de discipline au sein des zazafotsy. Mais, cela n’a jamais été le cas. On les a laissé s’organiser eux-mêmes. D’où le fiasco.
Un représentant des forces de l’ordre ou un ex-militaire aurait bien fait l’affaire. D’ailleurs, cela n’aurait pas engagé des dépenses exubérantes et on aurait obtenu des résultats satisfaisants répondant aux ob­jectifs de la mise en pla­ce de ces milices villageoises.
Mais aujourd’hui, la tendance est au démantèlement de toutes ces milices villageoises, partout où elles existent. Mais un autre risque peut être envisagé. Une fois que le démantèlement sera effectif, les anciens membres de ces milices reviendront à l’oisiveté dans laquelle ils se trouvaient auparavant.
Et pour subvenir à leurs besoins, forcément ils useront de leur principal atout qui n’est autre que de former un groupe, une bande. Et dans ces conditions, leurs actions ne se feront pas toujours dans le sens de la loi. C’est ainsi que se forment les bandes de dahalo. Alors, bonjour l’insécurité

Aimé Andrianina

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