Conduite par Frédéric Lambert, la mission du Fonds monétaire international (FMI), de la quatrième revue du programme appuyé par la Facilité élargie de crédit, s’est achevée le 12 mai. 32 millions de dollars permettant de couvrir les besoins de financement extérieur et budgétaire de Madagascar devraient être décaissés, après l’approbation du conseil d’administration de l’institution qui va se pencher sur le dossier de Madagascar, au mois de juin.
Le FMI prévoit un ralentissement de la croissance à 4% pour Madagascar cette année, tout comme l’année dernière, après le rebond de 5,7% en 2021. Cette régression est due aux perturbations liées aux conditions météorologiques, aux difficultés du secteur de la vanille et aux incertitudes sur la croissance mondiale, d’après les analyses de l’institution.
Les pressions inflationnistes continuent de s’accumuler et la dépréciation de l’ariary par rapport au dollar américain s’est accélérée en 2022, malgré les interventions de la Banky foiben’i Madagasikara (BFM).
Un bilan mitigé
Le FMI a dressé un bilan mitigé pour ce qui est des performances du programme au cours du second semestre 2022.
« Trois des cinq objectifs macroéconomiques quantitatifs ont été atteints. Le plancher des avoirs extérieurs nets de la banque centrale a été manqué de peu. Le critère de solde primaire intérieur a été plus largement dépassé à fin décembre, principalement en raison de la faible collecte des taxes douanières pétrolières et ce, malgré les efforts des autorités pour contenir les dépenses. Ce solde devrait s’améliorer en 2023 suite à la conclusion d’un accord avec les distributeurs de pétrole fin décembre 2022 sur le règlement des dettes croisées avec le gouvernement », peut-on lire dans le communiqué de fin de mission de l’institution.
Le gouvernement malgache a toutefois fait des progrès en matière de réformes structurelles. Le manuel des investissements publics a été finalisé. Le rapport de suivi de la cour des comptes, suite aux audits sur les dépenses liées au Covid-19, a été publié le 3 avril. Le FMI se félicite également des modifications apportées dans le cadre juridique des marchés publics permettant de collecter et de publier des informations UOB. L’Etat malgache a aussi réalisé une bonne performance, suite à la révision du code minier.
Les engagements de l’Etat
Pour leur part, les autorités sont déterminées à augmenter la transparence budgétaire et à renforcer la gouvernance. Parmi les défis à relever, l’augmentation des recettes, la réduction des risques budgétaires, l’amélioration de la gestion des finances publiques et le renforcement des filets de sécurité sociale.
L’Etat s’est également engagé à « revenir à la discipline budgétaire afin d’augmenter l’espace budgétaire indispensable pour financer davantage les dépenses propices à la croissance », annonce le FMI. Certaines mesures fiscales introduites dans la loi de finances 2023, entre autres, la taxe de sortie sur l’exportation de minerais, devraient également être reconsidérées. Il en est de même pour la réduction des délais de règlement des litiges fiscaux.
D’autres engagements de l’Etat porteront sur l’amélioration de l’exécution des dépenses sociales et d’investissement, ainsi que le respect de l’annualité budgétaire à travers l’annulation systématique des crédits non utilisés à la fin de chaque exercice budgétaire, ou encore l’amélioration des contrôles des entreprises publiques dans l’optique de réduire les risques budgétaires.
Riana R.