Solliciter la coopération internationale

Plus d’une centaine de personnes interpelées en un mois pour cause de consommation ou vente de drogue ! C’est une communication officielle de la po­lice. On ne peut plus nier que la drogue de­vient un vé­ritable problème pour le pays et en particulier depuis que la drogue dure comme l’héroïne prend une place de plus en plus importante.

Face à l’ampleur croissante de ce phénomène, on a mené des séances de sensibilisation contre les méfaits de la drogue auprès des établissements scolaires de la capitale. Certes, les jeunes sont les principales victimes. L’inten­tion est bonne mais c’est bien insuffisant si l’on veut obtenir des résultats probants en termes de recul du trafic de drogue dure dans le pays.

Mais apparemment, on n’arrive pas à endiguer l’entrée de la drogue dure dans nos frontières malgré tous les efforts fournis par les responsables de la lutte contre la drogue. C’est tout à fait normal dans la mesure où nous ne dis­posons pas des moyens nécessaires sur tous les points (hommes, techniques, financiers).

Alors que les trafiquants, eux, ils disposent de gros moyens pour soutenir leur « com­merce ». En effet, il est certain que c’est tout un réseau international qui est derrière ce trafic. Il faut une grande organisation pour couvrir le trafic de drogue dans une région aussi vaste dans laquelle nous nous trouvons.

Pour toutes ces raisons, il faut demander la coopération internationale avant que le phénomène n’atteigne un ni­veau incontrôlable. Il existe des agences in­ternationales qui n’ont pour mission que de lutter contre le trafic de drogue de toutes les sortes et partout dans le monde. Et ces agences coopèrent beaucoup en­tre elles.

D’ailleurs, il est sûr que la drogue qui est introduite dans le pays traverse plusieurs frontières avant d’arriver à Madagascar. Son achemi­nement laisse toujours des traces. Ces agences sont tellement avancées qu’à partir d’un petit échantillon de drogue, elle arrive à dé­terminer jusqu’à la provenance de la drogue.

Ce qui serait déjà une grande avancée dans la lutte contre le trafic de drogue qui est menée à Madagascar car, à partir de là, il sera possible de savoir qui est le baron de la drogue qui distribue dans le pays. Ainsi, on aura de grandes chan­ces de pouvoir couper l’approvisionnement à la source.

De toutes les façons, il n’y a pas de honte à demander ce type de collaboration. Une telle demande d’aide serait légitime car à la longue, ce serait une catastrophe qui nous attend. C’est une demande que l’on peut comparer à celle que nous faisons vis-à-vis de la communauté internationale pour lutter contre le kere.

Aimé Andrianina

Partager sur: