Antson’ny tontolo miaina est une exposition qui rassemble plusieurs artistes malagasy. Le but étant de montrer la capacité de l’art à transmettre le message par la sensibilité. Mais aussi de mettre en exergue la capacité des artistes à nous reconnecter aux vivants et à ce qu’il y a autour de nous. Madagascar est un pays qui offre une nature exceptionnelle, et c’est l’une des principales raisons qui devrait pousser à vouloir en prendre soin.
L’exposition est à l’initiative d’Ihoby Rabarijohn, avec Cécile Bourne Farell comme commissaire d’exposition. “J’ai toujours eu une grande sensibilité par rapport au sujet de l’environnement. Mon travail consiste en la promotion de l’art, et il me semblait normal de me pencher sur ce qui lie l’art et l’environnement”, note Ihoby Rabarijohn. Plusieurs artistes sont regroupés à cette occasion. “Etre commissaire d’exposition, c’est concevoir, organiser, sélectionner des artistes par rapport à un espace donné selon une thématique établie. Ihoby m’a sollicitée car cela fait très longtemps que je travaille sur le continent africain (…) C’est la première fois que je viens à Madagascar mais nous avons déjà eu des échanges avec les artistes de façon virtuelle”, fait quant à elle savoir Cécile Bourne.
Concernant les participants, il y a Iandry Randriamandroso qui, basé à Las Vegas, est un designer et graphiste, qui fait surtout de la peinture murale qui a déjà travaillé dans de magnifiques projets sur les oiseaux et a voulu offrir ses œuvres pour être exposées.
Ensuite Fanja R. qui, à travers ses œuvres, se distingue par son engagement écologique car elle récupère des magazines déjà utilisés et en fait du découpage et du collage. “On ne voit pas le côté récupération, on voit plutôt de la peinture qui en jaillit”, constate Ihoby Rabarijohn quand elle contemple les œuvres de l’artiste. “En termes de sens, ce sont des flux émotionnel. L’idée de départ était de trouver une technique basée sur le recyclage. Chaque bout de papier a été prélevé dans du magazine, ce qui sert de pixel dans chaque œuvre (…)”, décrit Fanja R.
Pour sa part, le réalisateur Cyrille Cornu, également un naturaliste, projette un condensé de l’un de ses films. Il a mené des recherches sur le baobab et a réalisé plusieurs films sur le sujet. Son film intitulé “Mamody” a été maintes fois primé mais n’a jamais été diffusé à Madagascar et dans le cadre de cette exposition, il va être projeté à Canal Olympia ce dimanche.
Malala Andrialavidrazana est aussi une grande pointure de l’art contemporaine. Basée à Paris, elle travaille beaucoup sur les cartes, sur les billets de banques et l’arbre. “On a affaire à du collage numérique et on voit plein de détails dans ses œuvres. Il y a une recherche très approfondie et c’est très minutieux. Elle découpe tout numériquement, et elle en fait une composition. A chaque fois que je regarde ce tableau, je vois toujours des nouveaux éléments qui apparait”, observe Ihoby Rabarijohn.
Felana Rajaonarivelo est photographe et réalisatrice. Elle expose trois de ses œuvres à savoir deux photos dont l’une a été prise à Berenty et l’autre à Ambanja. Elle projette également un film documentaire de sept minutes dont la première partie dresse un état des lieux des impacts du changement climatique et l’action des hommes sur l’environnement et la biodiversité. Dans la deuxième partie, la réalisatrice montre que malgré les dégâts, la biodiversité abrite tout un écosystème.
Dadee Andrianaivoson est un artiste que l’on pourrait qualifier d’”écologique” aussi bien dans sa conception de l’art que dans son approche. Il utilise beaucoup de supports et essentiellement du recyclage, notamment du carton. Il prend le temps de sculpter le carton, on voit du collage et parfois à travers la sculpture du carton sort les images.
Miora Rajaonary expose pour la première fois à Madagascar. Elle est photographe à Maurice et a déjà reçu des prix prestigieux décernés notamment par National Geographic pour ses recherches dans le Sud de Madagascar sur la sécheresse et les problèmes liés au kere. Sur chaque photo est inscrit un texte qui raconte une histoire.
Richianny Ratovo qui est la benjamine de cette exposition, la jeune star montante de l’art contemporain à Madagascar. Elle est à la fois artiste plasticienne et designer. Elle part sur l’idée de la nature autour d’elle dans l’immédiat.
Le but initial de cette exposition n’est pas de vendre les œuvres mais d’éveiller la conscience par rapport aux relations de l’homme avec la nature et les problèmes environnementaux.
Tiana Ramanoelina