L’Etat mise sur les projets d’électrification hybride, un mix entre le thermique et l’énergie solaire, afin de renforcer le taux d’accès à l’électricité au niveau national. Le ministère de l’Energie et des hydrocarbures travaille actuellement dans un projet de centrale hybride solaire dans 32 districts.
«L’objectif est de baisser progressivement le déploiement de l’huile lourde pour la production d’électricité », annonce le ministère de l’Energie et des hydrocarbures (MEH) à propos de ce nouveau projet. L’Etat s’active dans la transition énergétique en misant dans le système d’hybridation qui consiste à combiner les centrales thermiques aux centrales solaires. Ce, d’autant que la Jirama fait face à d’importants problèmes d’approvisionnement en carburant ces dernières semaines, ayant contraint la compagnie d’eau et d’électricité à procéder au délestage au détriment de ses abonnés dans la capitale.
Le projet de 32 parcs solaires fait partie du projet Connectivité numérique et énergétique pour l’inclusion à Madagascar (DECIM) soutenu financièrement par la Banque mondiale à hauteur de 400 millions de dollars. Ce programme contribuera à doubler l’accès à l’énergie de 33,7% à 67% à Madagascar et ajoutera 3,4 millions d’utilisateurs d’internet supplémentaires pour la promotion de l’inclusion socioéconomique, note la Banque mondiale. A travers le DECIM, au moins 10 millions de personnes dont 2 millions de ménages et plus de 150 villages de communautés mal desservies, auront accès à l’électricité.
78 parcs solaires déployés au niveau national
Les 32 parcs solaires complèteront les 46 autres déjà en cours d’installation. Au total, 78 centrales seront mises en place et produiront 50 MW d’électricité au niveau national.
L’objectif de l’Etat est de fournir du mix énergétique d’origine renouvelable à hauteur de 80% d’ici 2030. Le déploiement de l’hydroélectricité contribuera à atteindre cette perspective, outre la promotion de l’énergie solaire. Selon les explications du MEH, « le mix de production électrique visé pour 2030 pourrait inclure davantage d’énergies renouvelables, à condition que les technologies atteignent des coûts compétitifs avec l’hydroélectricité sur cet horizon. Le modèle prend en compte une diminution du coût d’investissement de la capacité en solaire photovoltaïque de 5% par an jusqu’en 2025 pour les systèmes à moyenne et à grande échelle. Dans ces conditions, l’ajout du solaire au niveau décentralisé représente un surcoût total de 32,1M USD sur toute la période par rapport à l’hydroélectricité. Une pénétration plus importante du solaire photovoltaïque serait possible soit grâce à des progrès technologiques qui permettraient de diminuer davantage les coûts, soit grâce à des subventions externes fournies par les partenaires au développement, soit une combinaison des deux ».
Rakoto