Dans l’objectif de promouvoir le commerce extérieur de Madagascar, on cherche surtout à développer les produits spécifiques du pays. C’est tout à fait une très bonne stratégie dans
la mesure où le pays regorge de nombreux produits spécifiques tels que le riz, le miel, le cacao, le litchi, la vanille…
Seulement, en matière de commerce extérieur, pour qu’un produit venant d’un pays comme Madagascar puisse véritablement percer, il faut tenir compte de nombreux facteurs. Et tous ces facteurs sont déterminants les uns les autres, car les marchés étrangers notamment européens sont très exigeants.
Parmi les facteurs les plus déterminants, on peut citer les normes de qualité. Le marché européen, qui reste toujours l’une des principales destinations des produits malgaches, se trouve être parmi les plus tatillons en matière de qualité. Et la moindre défaillance à ce niveau peut devenir catastrophique car les produits risquent même d’être refoulés.
C’est une mésaventure qui est déjà arrivée à certains types de produits malgaches tel que le litchi. Et les normes sont plus strictes s’il existe des produits identiques, donc concurrents, qui viennent d’autres pays. Il va sans dire que les victimes (donc les exportateurs) d’une telle décision subiront de grands dommages.
La situation géographique peut également jouer un rôle primordial. Même l’éloignement de Madagascar par rapport aux grands centres de consommation constitue déjà un handicap de taille. Plus nous en sommes éloignés, plus les frais de transport augmentent, ce qui grève déjà le coût de revient à la destination finale.
C’est une réalité contre laquelle on ne peut pas faire grand-chose. Il faut donc bien savoir négocier avec les transporteurs. Et des expéditions régulières peuvent déjà constituer la base d’une négociation en termes de prix et apporter des changements au niveau des frais de transport.
Seulement, ces produits spécifiques ont un caractère saisonnier dans leur majorité, ce qui limite les possibilités de négociation. On peut également penser à expédier en très grande quantité en vue de réduire les frais. Mais il reste à savoir s’il est
possible d’exporter une grande quantité. Et c’est là que se situe le vrai problème.
C’est une triste réalité qui concerne presque tous les produits et tous les secteurs de production. Mise à part la vanille, dès que les commandes commencent à avoir une quantité relativement importante, les producteurs locaux ne peuvent plus les satisfaire.
Le problème est que, rarement, nos producteurs ont une vision élargie de la production. Par exemple, au niveau de l’agriculture, quand il s’agit surtout de culture de rente, on cherche rarement à développer l’exploitation. Et finalement, Madagascar reste le pays des échantillons.
Aimé Andrianina