Vols domestiques: le secteur du tourisme réclame plus d’avions

L’état des infrastructures routières du pays restent problématique. En guise d’exemple, rejoindre Toamasina à partir de la capitale prend aujourd’hui près de 10 heures. Avec des routes quasi inexistantes, le transport aérien est le plus prisé par les touristes mais le vol domestique est confronté à deux problèmes : l’insuffisance de compagnies, ce qui rend le prix des billets exorbitants, et d’aéronefs pour répondre aux besoins.

“Il faudrait aujourd’hui penser à accueillir plus de compagnies aériennes sur le domestique, cela permettrait d’avoir un dispatch plus cohérent et impactant car la plupart des touristes débarquent à Antananarivo qui est le hub de Madagascar avant de rejoindre les autres provinces. Cela permettra aux régions d’être à peu près au même niveau”, explique un hôtelier.

“Madagascar Airlines est la seule compagnie qui opère les vols domestiques qui dispose de cinq ATR mais trois avions sont cloués au sol depuis plusieurs mois et seulement deux opérationnels. Cela constitue une énorme contrainte sur un pays qui est aussi grand comme la France, c’est insuffisant ! Tout le monde est d’accord : il faudrait remettre en service les trois avions cloués au sol (…) d’après les chiffres avancés par la compagnie, il faudrait environ deux millions d’euros pour préparer ces avions”, explique une source avisée proche du dossier. Et de poursuivre que “Nous sommes en saison touristique et il faudrait que cela soit fait au plus vite. A la dimension d’un pays comme Madagascar et comme on dit souvent, le tourisme est un secteur prioritaire, cette somme est un tout petit investissement par rapport aux bénéfices que cela va rendre. Le tourisme c’est le troisième secteur d’importation de devises”. “Si Madagascar Airlines avait 5 ATR, on aurait eu 90% de la flotte nécessaire pour véhiculer tous les Malagasy ou tous les touristes internationaux qui veulent rejoindre les autres provinces. Cela veut dire qu’avec 5 ATR, on arriverait à répondre à 90 % de la demande. Ce que nous attendons de la part des transporteurs aériens et gestionnaires d’aéroports, c’est plutôt 6 aéronefs que 5”, note-t-elle.

Le transport aérien est considéré comme un levier de développement, de stabilité sociale et de croissance économique. Les voyageurs apprécient se rendre à Madagascar, mais leur temps est limité et les coûts qu’ils supportent sont exorbitants. Ils n’ont pas d’autre alternative car les routes sont impraticables. Dans ce contexte, l’aviation demeure essentielle. Selon les explications d’un connaisseur de l’aviation malagasy, auparavant, les liaisons entre Antananarivo et Antsiranana étaient principalement assurées par des avions de type 737 offrant une capacité de 126 sièges en moyenne, avec un temps de vol maximal d’1h10 et un coût de siège relativement bas compte tenu du nombre de passagers. Aujourd’hui, il y a très peu d’avions opérant ces liaisons, et ceux-ci ne sont pas rapides, ce qui nécessite des vols en journée et des atterrissages avant la tombée de la nuit. Pour remédier à cette situation, il existe plusieurs options, mais toutes nécessitent des conditions préalables, notamment en termes de flotte et d’infrastructures, qui ne sont pas encore réunies.

Malheureusement, la compagnie nationale ne possède plus ce type d’appareils. En effet, elle ne dispose plus d’avions tout-terrain, ce qui devient un véritable problème. Les touristes aisés se retrouvent contraints de louer de petits avions. A long terme, la destination Madagascar perd en compétitivité. Dans l’économie du pays, la question de la mobilité pose un problème fondamental. L’absence de transport compromet l’économie, car le transport est le moteur de la création de richesse dans un pays. Les experts et techniciens prônent la restructuration du système de transport dans le pays en prenant des décisions stratégiques et en établissant des priorités. Selon certaines opinions, il serait judicieux de rétablir le réseau ferroviaire, car il permet le transport des charges lourdes et présente un coût au kilomètre avantageux pour le transport des marchandises à l’instar des carburants.

Les problèmes rencontrés, tels que les tarifs élevés des billets d’avion, les retards et les fréquences de vols limitées, ont un impact négatif sur le tourisme intérieur. Il est indéniable que la flotte de la compagnie nationale a connu des changements par rapport au passé, bien que la situation ne soit pas comparable. Un autre obstacle survient également car certains aéroports sont confrontés à des problèmes liés à l’infrastructure, une partie de la piste étant impraticable dans certains aéroports en province.

Tiana Ramanoelina

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