Tout récemment, cinq partis politiques ont exprimé leur appréhension au sujet du processus électoral, tout en égratignant la Ceni qui ne fait pourtant qu’appliquer les textes en vigueur.
Alors que le processus électoral avance à grand pas sous l’œil vigilant des partenaires internationaux, à l’image de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), l’attitude de certains partis politiques suscite des interrogations. Est-ce une façon de dire qu’ils n’adhérent pas au processus ? Ces cinq partis (AMP, HVM, MFM et MTS), dénoncent l’irrégularité de la note prise par le secrétaire exécutif de la Ceni transformant l’arrêtage définitif du 10 juin en arrêtage provisoire des listes électorales.
Il faut pourtant préciser que le droit de vote est un droit reconnu par la Loi fondamentale. Et dans ce sens, l’inscription dans la liste électorale est un devoir pour tout citoyen. Compte tenu de l’esprit des dispositions fondamentales, de la convention internationale sur les droits de l’homme et de la loi organique régissant les élections, ce droit de vote doit être sollicitée et encouragée.
Etant la structure nationale prévue par la Constitution chargée de l’organisation et de la gestion de toutes les opérations électorales, la Ceni veille à la mise sur pied d’un registre électoral national fiable et crédible. Ainsi, dans le respect du droit des citoyens de faire des réclamations, stipulé dans la loi organique 2018-008, cet organe accorde un délai de 20 pour traiter les recours et également à tout citoyen en âge de voter et disposant d’une carte nationale d’identité, pour s’y inscrire, au plus tard le 10 juin. Pour les observateurs avertis issus de la société civile, « il n’y a pas violation des textes en vigueur ».
Au contraire, la Ceni respecte scrupuleusement l’article 2 de la loi organique permettant à tout citoyen d’exercer son droit de vote. L’article 2 en question dispose que le droit de vote est un droit reconnu par la Constitution et que « l’inscription sur la liste électorale est un devoir pour tout citoyen remplissant les conditions fixées par la présente Loi organique afin de lui permettre d’exercer son droit de vote ». En ce sens, seule la justice peut priver à un citoyen son statut d’électeur.
Les observateurs sont en droit de se demander si effectivement, ces cinq partis jouent-ils vraiment le jeu démocratique. Surtout quand on sait que l’un des signataires a siégé au gouvernement depuis le début du régime en janvier 2019 jusqu’en mars 2022. Il s’avise actuellement de critiquer le financement électoral depuis quelques temps. Pour le parti de l’ancien régime, pourquoi n’a-t-il pas proposé ou amendé des dispositions qu’il juge inadéquat durant son propre mandat ? Au fond, ils n’ont pas l’intention d’aller aux urnes et font tout pour mettre des bâtons dans les roues de la Ceni, pour faire capoter le processus électoral.
Rakoto