Affaire Ikongo, enfin la vérité ? 29 députés ont adopté la proposition de résolution portant création d’une commission d’enquête parlementaire sur les événements tragiques survenus dans le district d’Ikongo, au mois d’août.
Lors de l’adoption en séance plénière, les quelques députés présents ont été unanimes sur la nécessite de mettre en place une commission d’enquête parlementaire. Le vice-président de la province de Fianarantsoa et non moins initiateur du texte, le député Jean Brunelle Razafitsiandraofa, a fait part de son intérêt pour la création d’une telle commission.
« Que s’est-il réellement passé le 29 août 2022 à Ikongo ? Nous sommes déjà descendus sur les lieux, mais nul n’est censé prétendre détenir la vérité. D’où l’importance de mettre en place cette commission », a-t-il indiqué, lors de sa prise de parole.
Pour lui, plusieurs questions restent sans réponse. « Pourquoi une telle violence et pourquoi les forces de l’ordre n’ont pas hésité à tirer sur la foule, au lieu de procéder à une mise en garde ? », s’est-il interrogé.
Corporatisme ?
La majorité des députés ont soutenu la mise en place de cette commission d’enquête pour rétablir la vérité. Ces derniers ont toutefois dénoncé le corporatisme des gendarmes face à la situation.
« Cette commission devrait lever le voile sur cette affaire, mais pourrait aussi soigner l’image de la Gendarmerie », a déclaré le député Haja Mananjary. Des propos réfutés par le Secrétaire d’Etat à la Gendarmerie (Seg), le général Gellé Serge. « Cela est totalement faux. Cependant je n’hésiterai pas à donner mon soutien pour mettre la lumière sur cet incident », a-t-il fait savoir.
Le Seg explique toutefois qu’on a des points de vue différents. D’où l’importance des enquêtes. « Chacun prend des photos mais sous des angles différents », a-t-il soutenu. Malgré cela, le général Serge Gellé, a souligné que les vindictes populaires sont fréquentes dans le district d’Ikongo.
« En 6 ans, 36 décès ont été dénombrés suite à des vindictes populaires dans la région Vatovavy Fitovinany. 26 d’entre eux ont été recensées à Ikongo », a-t-il informé.
Aboutissement de l’enquête
A travers la mise en place de cette commission, les députés espèrent ainsi mener à terme leur mission. « Nombreuses commissions ont été créées pour mener des enquêtes, mais aucune n’a abouti », a regretté l’élu d’Avaradrano. Cette fois, chacun mise donc sur cette commission, pour tirer au clair cette affaire.
Une fois les membres au grand complet, composés de 10 membres de l’IRD, 2 députés du Tim, 2 du GPR ainsi qu’un député indépendant et le bureau permanent en place, la commission sera alors composée. Les candidatures seront déposées auprès de l’Assemblée nationale.
T.N