Entretien routier – Arriérés impayés : des entrepreneurs contraints de repartir à zéro

Pour la énième fois, les entrepreneurs BTP se sont manifestés devant les bureaux du ministère des Travaux publics (MTP) à Anosy mardi, pour réclamer paiement pour les travaux routiers réalisés en 2019-2020. Beaucoup d’entre eux ont dû repartir à zéro.

L’attente de ces entrepreneurs dure déjà presque deux ans, mais il n’y a pas de la lumière au bout du tunnel. Seule une partie des quelque 230 entreprises concernées ont été payées, la plupart d’entre elles, n’ayant d’autres re­cours que d’attendre le bon vouloir du ministère de tutelle. D’autres ont décidé d’abandonner leurs activités et beaucoup ont dû redémarrer en partant de zéro. C’est le cas d’une entrepreneure qui est contrainte de trouver d’autres sources de financement pour rembourser ses prêts bancaires et régler les factures impayées, auprès de ses autres prestataires et partenaires.
« Pour le cas de mon entreprise, l’Etat nous doit encore 200 millions d’ariary pour des travaux réalisés en 2020, au titre de la campagne 2019. Mais nous ne sommes pas payés jusqu’à présent », a-t-elle avancé.
Cette entrepreneure dé­nonce d’ailleurs le manque de transparence dans l’organisation de cette manifestation en avançant que « une dizaine d’entrepreneurs, en même temps meneurs de la manifestation, ont pu être régularisés. On se pose la question s’ils ont eu une discussion avec l’Etat à laquelle nous n’étions pas au courant ».

Rencontre avec le président
Au mois d’août, ces entrepreneurs ont rencontré le président Andry Rajoelina, pour discuter de leur situation. Suite à cette rencontre, les détails de mode de paiement ont été publiés, explique notre interlocuteur.

« Les travaux réalisés à payer ont été divisés en trois catégories, notamment le cantonnage, les travaux dont le montant des factures est inférieur à 200 millions d’ariary et ceux à plus de 200 millions d’ariary. Cette avancée nous a donné de l’espoir d’être enfin régularisés mais depuis, plus aucun signe des autorités », rajoute notre source.

Cette entrepreneure n’a alors d’autre choix que de démarrer en partant de zéro, afin de payer les arriérés auprès de la banque.

«  Rien que pour les intérêts à cause des retards de paiement, je dois payer plus de 40 millions d’ariary à la banque. On a dû vendre une grande partie de nos équipements de travail, notamment des camions pour pouvoir démarrer à nouveau car aucune institution financière ne nous a accordé une nouvelle ligne de crédit, vu notre situation. Je devrais tour recommencer comme au début de ma carrière, il y a dix ans », déplore-t-elle.

Rakoto

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